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Jean-Paul Bota

dimanche 3 décembre 2023, par Cécile Guivarch

Jean-Paul Bota est né en 1968 en région parisienne où il enseigne. Poète, nouvelliste, responsable d’édition, traducteur.

Extraits de Lieux, Tarabuste, 2023

Adossé à la résidence, à S.-H. du moins en pensée, la maison abandonnée et le pommier vieux vérolé au sol cerclé de fleurs pourries pommes et les vers sans doute : des vanités à la pluie fumée comme à l’enfance et la rue déserte matin, à évoquer les pommes 1 cliché de Mark Edwards : Rotting Apples from the series What Has Been Gathered Will Disperse, pourries pommes feuilles (pommier & chêne) & brindilles dessus des morceaux bleu paon de moquette, vieux, ça d’un jardin familial dans le Norfolk et quoi du jardin potager de derrière la médiathèque à N., le marché au soir parlant la moquette donc, elle donnée par une retraite bouddhiste avoisinante, ça contre la mauvaise herbe : et chiendent, etc.

V&A, décembre 17, Into the Woods : Trees in Photography


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Dans le trophée de bleu des pluies ou gris, le gris qui éclabousse et se love aux carreaux imaginaires d’une porte-fenêtre avec de toutes parts, accouru d’où ?, le vent, c’est vers la rivière que traverse l’ombre des séquoias et les lauriers, c’est là l’ombre, comme punaisé un tissu aux quatre coins que l’eau tourmente emportant avec elle des branchages, écorces, herbes, quoi turbide ô Claudel à la demie de onze heures avec l’alarme des rats aux buissons qu’accroche la tempête, comme traversés des corps les herbes hautes, j’imagine légion de gris les rats à contourner quelque part des pneus et cela un matelas renversé ou replié sur lui-même, un muret en ruines, le vent fait sa route affutant aux pierres sa lame taillant sculptant pour une panoplie de rouge aux séquoias comme des colonnades et l’écorce ferrugineuse pour un devoir de rubans comme dans une toile de Soutine. Où il plaque, amasse, mêle, pousse invisibles des portes, tirant allégorique le fil de rien, où il reprise d’un chemin l’autre qui s’ouvre aux pas du joggeur… quelqu’un quelque part s’égare et crie : SOLITUDE

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Ou quelqu’un gratte la terre avec quel outil son bruit ferrugineux voisinant l’arbre rouge une tombe proche et silence ou le bruit d’un oiseau et le vent à se lever où s’ébroue un platane dans le mitan des jours – une odeur d’encens et bougie, la cire rouge qui se consume…
Ou un oiseau en visite encore et le silence… à rien de pleuvoir…

Nantes, Cimetière Parc, Toussaint 2018

Extraits de La Boussole aux dires de l’éclair, Tarabuste, 2016

Mouillée la ville avec force nuances, la ville à l’égal d’une pièce carrée de Supervielle, fière de ses angles et dessus le chuintement des pneus, le vacarme des éboueurs et celui des « nettoyeuses », le passé à l’épaule et le triplex vendu, un souvenir, les yeux fermés : un… été, ils avaient refait la route, ô montée vers la cathédrale depuis la Place Drouaise, les tilleuls et puis le pub, Rue Muret où tu vivais. Trois années se sont retirées déjà et quelque chose meurt encore. Cela qui ne reviendra pas tu dis et ce mal dans toi doucement appesanti oui écrire encore autour d’elles rivière et cathédrale oui Rodin Soutine, Zarfin, Corot, Utrillo et puis Gleizes leur géant debout et la pierre rembourrée de lumière ô nuit, ce qui tournoie encore que j’assemble à elle tempête endurant comme règle vois, il nous semblait nous perdre parfois… il y a ce signe que m’envoient des nuages. Un souvenir… il m’apparut comme je regardais une étoile (à l’intérieur) ou un héron proche la rivière, que frappait un soleil : un oiseau de Zadkine, ahh pourquoi penser Vitebsk et Chagall, d’un saut le Shtetl, ô rythme de l’autre vie [1], et Soutine encore, Minsk et Vilnius, « La Jérusalem de Lituanie », son surnom, la Ruche et la Cité Falguière et puis Chartres, de tous les dimanches ceux de la messe avec Madeleine Castaing, de tous les dimanches, ahh miné par quelle nostalgie, comme songeant Claudel pour que tout revive et le passé, je fore une boîte et « y vois des choses vivantes et toutes petites », il y a cet air invisible aussi que j’appelle, Ave Maria de Schubert ou bien Aïda, Prélude de la 1ère Suite pour violoncelle solo de J.S. Bach, un réseau de diamants, dis, debout dans la mémoire et brillant et l’ancre jetée là. Ouverts, nous, ramenés à quoi, sur les sillons du temps sans cesse réinventés qui se décolorent et menacent ruine. Repoussant les thrènes.

mars-avril 13

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Le pont proche la blanchisserie, le pont qui se dérobe trop fort – une averse convoque ses meutes, violâtres, pourquoi non une fête ? – et l’Eure au-dessous, l’école donnant sur les eaux│en parlant aux herbes, aux animaux, aux pierres, refuge sur les vagues de rien, elle avait debout préservé les murs d’une existence depuis long fissurée, murs de phrases surtout qu’elle empilait pour elle-même dans le triplex proche la cathédrale (et les odeurs de veilleuse, de lys), se moins tourmentant des navigations obscurcies qui frémissaient dedans sa poitrine que du déchirement soudain de l’arbre craquant dedans l’opacité tournaillant venteuse, le lierre sans bercail baisant le grillage proche le vieux moulin – c’était, suivant La Route des Grands Prés comme dans une peinture de Soutine, ces personnages minuscules qu’entourent des arbres – et le regard sommeilleux du cheval dedans sa cabane, l’odeur des bêtes, le bouillonnement de la rivière coulant en flots dépaysés attifés de branches (adamantines), ville basse, le dimanche parfois pour des pique-niques de dessous les saules, la vaisselle sur les berges et le vin renversé, ahh au pli des jupes qui s’accroche, fusant des rires pensivement, petites tresses de C., parfois la mélancolie, elle s’alimente à cela aux trèfles, aux fleurs des champs et aux pluies de midi, heures craquées de bois mort faisant corps avec elle, Il n’est pas à craindre que la pluie cesse, ô Claudel, le chant suintant du soir d’avance aiguise les berges, terres que triture le grain, oui... dalle-déluge ordonnancée de nuages qui naguère fut arbre, je parle arbre, ses feuilles au ciel une scène mentale tavelée de jusants, j’ignore quand la rivière naît au milieu [2] et, de loin en loin, la piqûre d’une motocyclette dans l’odeur d’herbes brûlées, d’arrachis, en pensée mêlé encore le détour par le cimetière à la nuit, hiver, un portail grince et la maison abandonnée, au froid, ces fumées imaginaires qu’elle décoche, il y a les moulins aussi par où elle va et les jardins ouvriers, langues-lieux de colza et puis les blés, ô Beauce à foison multiplie la nature les offrandes comme années après années le ruban qui se déroule, plus tard un hiver, elle reviendra amaigrie, fanée par les pluies et les lunes, devant la palissade de l’existence elle reviendra, transmuées lignes de vie dedans ses paumes, labyrinthe à la fin déploie ses timbres borgnes, à chercher encore dessous la poigne des vents le rien qui frètera suprême le bonheur à ses doigts et la regarderont anonyme les courants où se recompose un passé, le monde, simplement ces choses ancestrales avec pénétrée la mémoire pour leitmotiv, la parole détournée, ô gloire désertée du verbe, un anthrax de la mémoire, cela qui s’abritât, couvant une assassine rumeur épouse, diaphane le corps arraché aux étoiles, cette nuit, l’ultime, qui la poursuit, pierre froide pour la mémoire de l’homme et les amis d’école, de bars oubliés, nouveaux dressés devant des ciels… jetez… Refuge… avec du charbon d’hier, les ciels qu’elle n’a pas vécus… accordée au vide, l’hiver, un soir, l’odeur de l’herbe humide et les ronces dans la clarté faraude… ce sera proche les HLM, le froid qui la recouvre et la pluie, vantail de pluie cousant sa bouche et encore les yeux, ô vestiges des berges, la boue qui les accable, au pied de l’arbre les mousses.
Parfois errant aussi, les chemins de la gare et les cafés déserts… la TV pour personne ou le halo d’un transistor…

*


Airaines – la rivière 2

L’Airaines touchant à l’usine électrique, les quelques ampoules qu’elle alimentait (4 ? 5 ? puis très vite les usines de velours, de textile) et la chute d’eau qui entrainait la turbine… les chevaux là le Moulin Jean, 1er moulin en amont de l’Airaines, sa roue défoncée moussue en un regain mêlant sa chair à la chair d’une grille – verte – où s’accrochent un fer à cheval, clef (moulée au vide), un ancien moulin à farine accolé à la maison du meunier, comme je passe, longeant chemin de terre, orties (en fleurs) & branches, etc., souche comme de Crotone, une maison en ruines et les vitres cassées, les meules comme pis (chinois), intégrées au mur, qui l’encapuchent le bambou, la scie d’une chute d’eau aux accents de tempête/contrebasse/paquets de terre mélangés râles se font dans la mémoire pluies, nés de rien prospectus tourbillonnant au vent ou est-ce dans la lumière d’avril sables ou ? prenant un rythme, mimant papiers… revenant sur mes pas, bois que couvrent des plastiques noirs par-delà le courant (léger), les trilles d’un sansonnet, d’ici meules comme de Monet, Gauguin, Van Gogh, Vlaminck où se lève une brise, quelle nuit songeant enveloppé d’étoiles un hôpital psychiatrique, cette femme de derrière une porte, ses cris, la pluie rimes tranchées aux abat-jours, hasardées de langue

*


Les bulletins de salaire auréolés de Vieux Papes
Sur la toile cirée
La lumière comme envieillie
De l’ampoule
Quelqu’un referme les volets
Dans la cuisine humide
C’est proche un poêle à charbon
Avec une odeur de peau d’orange brûlée
Et le chahut d’un couvercle dessus la casserole
Dessus
La gamelle du lendemain –
Chantiers

Des mains tâtent des vanités
Dans la corbeille à fruits
Des pensées dans un vase
Ou bouteille découpée de plastique
Faisant office de vase
Petites fleurs de Picasso
Un train passe loin
Des mains tâtent des vanités

Extraits de Chartres et environs, Editions des vanneaux, 2019

À l’aube, cela que tu n’oubliais
pas, un chant d’oiseau dans la rumeur
bétonnière au chantier d’en face qui
fut la rue, « un peu d’hier – enterré – qui
s’éloigne », tu disais, nul soleil encore qui
s’emparait de toi. Par la fenêtre, tu jetais des
fleurs (dans le tumulte des trains).

Chartres, Rue Muret, juillet 2010


*


J’ai dit adieu à cette ville en juin quarante. Sans même l’espérance d’un retour.
Un petit âne agonisait près de la gare parmi des fugitifs et leurs pauvres bagages.

Jacques Gaucheron
Chartres Récital, D’une enfance chartraine, 2002

Il y avait ces congères à la gare le jour de son départ, adieu ou elle reviendrait à sa cathédrale de bleu et les brunelles au dimanche dans les allées encombrées du rappel, le long de la maison abandonnée, avec, face en avant, les bistrots depuis le train fumeux, occupant la nuit étalant ses reflets, confits les relents de pastis et la bière, la soupe dessus le poêle ; comme elle s’éloignait, c’était par des ruelles où la mémoire descend ou volée de marches – comme un jour dit J.G. où d’escalier en escalier, de cave en cave, il est descendu dans d’obscures entrailles jusqu’à prendre entre les mains une poignée de cendre noire, trace du grand incendie –, elle donc descendant dans son histoire : brèches s’ouvrant au délire du vent & rose des journées frileuses où s’emmêlait aux poumons d’une masure ancienne l’enfance & quelque chose se dénouait là, effluves sans doute trottant à hauteur de narines, calligraphiées dans les voix comme elle revenait à elle ■ aux carreaux grelottant opaques de gouttes & pris dans le froid les arbres dégoulinant, le vent incurvait les branches… et le train encore glissant… au-dessus de la serveuse, l’horloge rythmant sa course ■ adieu ou elle reviendrait à sa campagne humide de ville basse, dimanche pluvieux & dans le trèfle les boules ou dessous le viaduc au soir étirant les ombres et les coteaux au loin.

*


Et cette image qui me vient, automne ou la route vers Ch. et les Variations Goldberg Bach et G. Gould m’imaginant lui sur fond de feuillages jaune, oranger, rouge et rouille murmurant près des touches dessus sa chaise pliante et pieds sciés d’elle qu’il emportait partout, celle-là même conservée au Centre National des Arts d’Ottawa ainsi que son piano Steinway, Automne & G. Gould disais-je, ses deux enregistrements des Variations, 55 & 81… les flèches de la cathédrale [à]sort[ir]des champs [3]

ARBRES
Aux lisières de l’Eure

C’est du vieux bois / Qui se repose / Qui oublie l’arbre –
Guillevic, Fait-Divers in Terraqué, Gallimard, 1942

Alors, ça revient, comme une odeur de fumée, elle dit des souvenirs qui se rassemblent souvent, la vie en allée, à cet instant qui remonte comme quelque chose tire la trappe des oubliettes, le fil qui tient l’oubli, elle dit une silhouette, elle, par les théâtres d’herbe (c’est peut-être à la lisière d’elle-même), à la nuit elle couve une hâte et ce rien de peur aux joues roses, désireuse de fables (elle reconnaît un son d’enfance dans sa voix), sur un chemin proche l’Eure, quelque chose de Vlaminck et Bord de rivière avec cela que des feuillages penchent, ahh le présage de choucas l’autre soir depuis le viaduc ou la tour déboussolée (je l’imagine) ; hasardés d’un gué de nuages, dans les froids en signaux obscurs, avec cela que des feuillages penchent donc, glissade de Soutine à l’égal des Platanes à Céret et les Arbres bleus, ceux-là noirs vers les Grands Prés (…) à l’instant le tumulte des trains, parler Jacques Gaucheron, son enfance chartraine, son adieu à la ville en juin quarante et le petit âne qui agonisait près de la gare parmi des fugitifs et leurs pauvres bagages, elle dit tilleuls de la place Drouaise et bogues terminales des marronniers fusant en rousseurs, ocellées, brasiers proche la rivière, ils parlent une eau, qui s’inclinent… et les roses trémières que prennent les pluies et la lumière enfuie, elle murmure une rose violette, écorces des lavandières et les métiers d’autrefois, fouleurs & mégissiers & corroyeurs... métiers aux vitraux de la cathédrale et avec eux en pensée ramages et Huysmans, sa Cathédrale de nouveau et Corot…, elle chante un métier d’eau, éviers (porteurs) aux tertres Saint-Nicolas, Saint-François, du Pied-Plat, de la Poissonnerie et Saint-Eman…, elle parle une vie, toute une vie là en pensée comme elle longe la rivière et les pommes sauvages, arbres de la Porte Guillaume (J’avance une carte postale ancienne) et ceux-là – Ils n’existent pas ? – face le Bon Croissant, sa Rétrodor et blé de Péguy, pourquoi penser Giono et son semeur, pourquoi le cheval au pré toujours face la rivière et l’herbe qu’assombrit un platane, rouge presque comme le soleil se répand, quelque chose de Stubbs, Mares and Foals in a River Landscape et Soutine de nouveau, verticaux troncs-raideur de Paris, Civry, Céret, Cagnes (Vence à l’orée et le frêne cerclé d’un banc de fer sur la place du village) et Chartres… ahh sèves du Château de Châtelguyon, de La Maison de Campagne, de La Maison à Oisème et des Escaliers, de la Jeune fille avec un chien, Maison et Contrefort, ombrages du dessus de La sieste ou qui la veillent, étais-verdure de La Cathédrale (au premier plan, menus) et à l’inverse ceux de La Route des Grands Prés, ces personnages faisant un presque minuscules marchant sur une allée bordée de focs (végétaux), courtines comme persillées où on imagine ramper – mais quoi ? – comme évasées, grattées – quelque chose de Max Ernst – éclairées de vermillon, le ciel de bleu entre leurs troncs gigantesques, dénuagé sans orages et branches de la protection leur mouvement de balancier, ahh Chartres et puis Lèves et les époux Castaing, Madeleine et Marcellin et les retrouvailles de 28 à Châtelguyon où Soutine était en cure, les Castaing et J. Netter qui prendront en charge les intérêts du peintre après la mort de Zborowski. Elle repense La Maison de Campagne et le ciel d’orage, à plusieurs reprises les peintures et les rencontres de Satie, Cocteau et Élie Faure, elle médite la maison de la Chesnaye à Oisème, et comme elle voit un tronc dormant, je veux dire à l’horizontale sectionné, Tronc jaune de Munch débarrassé de l’écorce, sa perspective exagérée accentuant celle de la forêt, elle dit tant de fois l’Eure qu’elle longe et la terre pleine de ses pas, sourds, et chaque nuit, son regard tourné vers la berge, ce chemin que borde sa silhouette à l’hiver, il y a ces ramées prolongeant le chemin, Rue des Petites filles-Dieu, piliers-ramures, ce qu’ils ont vu et celui-là, que couche le vent, contant le monde, notre grand frère immobile disait Gary – imbibé des passions ? –, ahh mémoire, les noms gravés et secrets confiés, résines, immobilité-silence-statue, elle dit une unité végétale, cendres-rien, cela qui reste, arbre généalogique et arbres-bibliothèques, cela qu’on effeuille (dedans les livres mémoire des cognées), œuvres d’art et ces rondeurs dans sa bouche : un réseau de verdure.

Bibliographie

  • Un ailleurs quelque part, Le Préau des collines, 2008
  • Usage des cendres précédé de Feuillets du midi, Le Préau des collines, 2010
  • Venise, illustré par David Hébert, Les Vanneaux, 2012
  • Pérégrinations, in « Anthologie Triages », Tarabuste, 2014
  • La pluie à la fenêtre du musée, illustré par Jacques Le Scanff, éditions Propos 2, 2016
  • La boussole aux dires de l’éclair, Tarabuste, 2016
  • Chartres et environs, illustré par David Hébert, Les Vanneaux, 2019
  • Lieux, Tarabuste, 2023

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Notes

[1Georges Séféris

[2H. Helder

[3Pierre Bergounioux, Carnets de notes IV, Sa 3.11.2012, Verdier, 2016



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