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Les gueux, Georges Oucif et Ameneh Moayedi

samedi 15 juillet 2017, par Cécile Guivarch

Les gueux sont tirés d’un recueil intitulé Un poète dans la vie.

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__________________________Jean de droite Jean de gauche
__________________________bras dessus bras dessous
__________________________politique rhétorique
__________________________l’air du temps sale odeur
__________________________sous leurs semelles
_____________________________ les gueux

__________________________visages grisé des photos
__________________________sans sourire vos faces ternes
__________________________d’autres posent et montrent les dents
__________________________vous misère est votre route
__________________________marcher dans les rangs scie les jambes
__________________________défilé sans aucun horizon
__________________________vos yeux que voient-ils
__________________________futur de rien vous attend

__________________________un chien on lui jette un os
__________________________et à un homme
__________________________dents ébréchées
__________________________il court dans la boue
__________________________ses jours sont de tôle
__________________________bidons-villes à nouveau

__________________________face ronde nous avons ri
__________________________pantin ce n’est pas nous
__________________________courtaud n’est pas Achille
__________________________langue de fautes hachée
__________________________sa vie se roule de haillons
__________________________rire nous serre la gorge
__________________________frère si peu semblable
__________________________misère sont tes traits

__________________________misère nos frères
__________________________misère pourquoi vivre
__________________________l’air même brûle
__________________________épaule poids des jours
__________________________pareils les rats grouillent
__________________________quelle âme à ces corps
__________________________se reproduire puis mourir

__________________________vous en boule roulés
__________________________mère la Terre vous est
__________________________boue chaude à vos seuils
__________________________sommeil d’urine et d’huile
__________________________sous les ponts de béton
__________________________périph sur vous roule

__________________________rhétorique mendiant
__________________________dorment trains du matin
__________________________tendre la main
__________________________obole que nenni
__________________________sommeil des autres
__________________________qu’importe la faim

__________________________urine fleuve où il rêve
__________________________couverture roulée
__________________________la Grande Ourse son auberge
__________________________sur lui marchent les autres
__________________________citadins pressés
__________________________ordures sont les corps
__________________________sur le bitume plongés

__________________________poètes sont pauvres
__________________________misères des hommes
__________________________de souffrance vêtus
__________________________chanter comme parler
__________________________l’azur l’autre monde
__________________________étoile chacun au ciel
__________________________briller ils voient les âmes

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Georges Oucif a vécu au Sénégal, dans l’Atlas marocain et en Amérique centrale, au Nicaragua. Aujourd’hui, il vit à Paris. Un de ses recueils de poésie, Un poète dans la vie, a été illustré librement par l’artiste iranienne, Ameneh Moayedi. Une exposition à la galerie On-Off Studio à Paris et un événement pour le Printemps des Poètes 2017 ont consacré cette collaboration. Avec le peintre Antonin Salsmann, il a fait un livre d’artiste qui a été présenté, lors du Printemps des Poètes 2012, à la galerie Talmart. Il collabore aux revues Riveneuve Continents et Arlu dans lesquelles il publie poésie, prose, théâtre et photos. Il a réalisé un documentaire sur Marie Darrieussecq et a publié une traduction de César chez Gallimard et un recueil de contes berbères chez Publisud. Il écrit aussi des scenarii de romans graphiques.

Ameneh Moayedi est une artiste plasticienne et graphiste iranienne qui s’installe en France en 2012. Diplômée de l’École supérieure d’art de Cambrai en 2015, elle fonde dans la même année, l’atelier de graphisme Betterave Bleue et en 2016 réside à la Cité Internationale des Arts à Paris.
Actuellement elle travaille sur le projet Schizophrénie de la typographie et vient d’exposer à la galerie Neuesbild de Trèves, en Allemagne, La corne qui pique la fesse de Dieu, une série de dessins présentée déjà en 2016 à la galerie Achraf à Paris.
Depuis l’été dernier, l’artiste a travaillé sur l’illustration du recueil de poésie Un poète dans la vie de Georges Oucif. Avec le poète, ils imaginent un événement pour le Printemps de Poètes 2017, une exposition alliant dessin et lecture poétique présentée au mois d’avril à ON-OFF STUDIO.
Inspirée par sa culture persane, par l’art et les techniques du tapis, Ameneh Moayedi réalise entre 2013 et 2015 les projets Tapis parlant, Tissage numérique et le film En ce carré. L’artiste a aussi réalisé plusieurs performances dont Bataille avec des Nœuds pour l’Opéra de Lille en 2013 et Cauchemar de tapis, au Phénix, scène nationale de Valenciennes en 2015.
Ameneh Moayedi a à son actif plusieurs expositions personnelles et collectives, comme Ma vache folle, 20 juin 20 artistes, Sans abri à la Cité Internationale des Arts ; Gestalt à l’Esac de Cambrai, Transatlantica, avec l’association Culture et Liberté de Lille.
Connue dans son pays d’origine par plusieurs expositions à Booshehr et Yazd, l’artiste fait en 2007 une incursion dans le domaine médical comme assistante en psychologie et enseignante de peinture pour les enfants en difficulté et les malades psychiques.


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