Le titre d’abord « Lettre à l’absence » retient le regard… que l’on porte bien vite sur les 5 distiques qui occupent la première page et les suivantes...
Pour découvrir une poésie urbaine… « le centre ville s’apprête à être le mirage... » et l’on croit que l’on va suivre des pas réguliers et curieux - les emboîter peut être - Mais nous embarquons à bord d’une auto/métaphore et dans le rétroviseur, le poète interroge le temps, la lumière et la distance... et l’enfance se dessine… C’est peut être au fond, de cette absence là dont il s’agit…
Et cette confuse impression d’être le destinataire unique de cette lettre, de chercher des choses qui nous appartiennent aussi... On a envie, alors de franchir « la même ligne » (blanche) et dans ce désir, on retrouve bien le chef de « chœur(s) » de Traction Brabant...
« Le centre ville s’apprête à être le mirage
Où il faut repasser sans cesse devant la caméra »
« Le temps qu’un brouillard de circonstance
Disperse à nouveau chacun vers son histoire valable »
« Il est presque l’heure de fermer les yeux
D’allumer ses lampes internes en même temps »
« La recherche de ta présence oublie au hasard
Un signe derrière le feu rouge »
« La même ligne parle à tous les conducteurs
De virages et de courbes semblent être infinies »
« Mais l’enfance de nouveau t’appelle
Toi qui connais ta vie avant la naissance »
Puis à la fin du texte le « tu » s’efface derrière ce « je » qui est aussi un peu le nôtre…
« Si j’échange une autre vie au magasin
Contre l’ancienne c’est mauvais signe »
Et presque pour s’excuser d’avoir commis cette introspection (ou pseudo-introspection)...
« Avant de tourner dans la dernière rue
Toujours nous ne verrons rien d’anormal »
« Rien d’anormal » sans doute, mais « Nous » avons aimé ce texte et n’hésiterons pas à aller relever « cet adolescent tombé [...] dans les jeux en plastique »...
Un texte sensible touchant - tel un petit morceau de dévoilement...
« IL » ne vous avait pas habitué à cela … Alors : un Patrice Maltaverne peut-il en cacher un autre ?
Clara Regy