El amor de los objetos
algo existe
que no existe
¿he estado alguna vez tan sola ?
*
La muerte busca su lugar
el hueso
su peso sensible
:
nos fastidia
a pesar de todo.
*
Repetición melancólica
:
espalda al cielo
tu mano vuelve la vida dulce
y vana.
*
La ventana refleja algo
que no es ella misma
:
el afuera
nos confina
a un adentro.
*
La luz
como un rostro
se desvía un poco
presentimiento del aire
:
los árboles se hunden
en el fondo.
*
El agua de lluvia
toca tierra
:
se nubla
como un rostro.
*
Unos animales limpian
los huesos del aire
ni ser
ni cosa
:
mi hambre
tanta como la del día.
*
La luna nace de los árboles
viejo diente
al corazón
:
unas hojas
junto a las sienes
me dejan
viva.
*
Los pájaros se resbalan en la lluvia
de una frase
:
sus francos lamentos
sin cobijo.
*
Las casas no se mudan
:
así la lluvia
me encuentra.
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L’amour des objets
quelque chose existe
qui n’existe pas
ai-je jamais été aussi seule ?
*
La mort cherche sa place
l’os
son poids sensible
:
nous contrarie
malgré tout.
*
Répétition mélancolique
:
dos au ciel
ta main rend la vie douce
et vaine.
*
La fenêtre reflète autre chose
qu’elle-même
:
dehors
nous enferme
au-dedans.
*
La lumière
tel un visage
se détourne un peu
pressentiment de l’air
:
les arbres coulent
au fond.
*
L’eau de pluie
touche terre
:
se brouille
comme un visage.
*
Des animaux nettoient
les os de l’air
ni être
ni chose
:
ma faim autant que celle du jour.
*
La lune pousse des arbres
vieille dent
au cœur
:
des feuilles
près des tempes
me laissent vivante.
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*
Les oiseaux glissent avec la pluie
d’une phrase
:
leurs plaintes ouvertes
et sans abri.
*
Les maisons ne bougent pas
:
tellement la pluie
me rejoint.
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