Le terme « virga » désigne en météorologie toute forme de précipitation n’atteignant pas le sol. J’aime ces pluies suspendues, vastes comme des émotions profondes enchâssées dans ma poitrine, images du désir et de la soif, mais aussi de sublimation. Elles évoquent l’ineffable, l’impartageable peut-être, l’encre de ce qui nous habite et ne semble pouvoir aller jusqu’au papier. Cette flèche, douce tension du désir de dire, est partie toute droite quand j’ai croisé le mot « virga » dans un roman américain. Un mot peut faire cela. Et la virginité qu’il suggère est vite démentie par le masculin « virgo » qui évoque un rameau flexible, mais aussi le sexe masculin. Nous sommes cette flèche du désir. Les volcans sont des montagnes qui veulent atteindre le ciel, les « virgas » voudraient étancher la terre des hommes, et tandis que nos soifs se soulignent, chaque jour nous aimons, écrivons et marchons entre deux pôles et dans un monde immense où le silence a sa place.
J.-M. B.
Commentaire de Bernard Noël sur Virga :
Virga | tiré sur Rivoli ivoire, comprend un texte et la reproduction de cinq encres de Jean-Marc Barrier.
De format plié 18 x 35 cm, il se compose de 40 pages, et a été tiré à 250 exemplaires numérotés et signés par l’auteur, et 10 exemplaires de tête numérotés 1/x à x/x.]
(On peut le commander auprès des éditions des Cent Regards, 60 impasse Ermengarde 34090 Montpellier, ou cent.regards@gmail.com
Si vous souhaitez en connaître plus sur le travail de Jean-Marc Barrier, consultez les pages de Terre à ciel qui apparaissent à la recherche de son nom.