Le texte et l’ouvrage, conçus par André Stempfel.
Une édition tirée à 21 exemplaires, numérotés, signés.
Deux bois qui enserrent le papier à la forme du Moulin de Larroque-Duchêne teinté en jaune Sénégal marouflé et plié en quatre et le texte typographié au plomb en noir.
8x18 cm, ép. 8 cm
2017
Collection « L’à voisinée »
Typographié et finalisé par Anik Vinay
Un texte inédit de Ludovic Degroote imprimé en typographie, Cochin sur papier chine. L’ensemble inséré entre deux « lingots » gravés, mobiles en pierre bleue du Hainaut.
27 exemplaires, février 2017
Format. : 20x4x5 cm
Poids : 700g
D’autre part, une édition de ces mêmes textes, en version « papier » sur chine et couverture papier indien.
Un tirage à 37 exemplaires
Format : 17,5x7 cm
2017
Mises à livre de A. V.
Un texte inédit de Antoine Graziani, typographié sur vergé d’Arches de 130g s’insère entre les pages d’interventions originales de Bernard Filippi, sur pur chiffon du Moulin de Pombié, ces livres en un livre constituent l’édition originale. L’ensemble sous feuilles de plomb cuivrées, estampées du titre et d’un dessin de Bernard Filippi.
18 exemplaires et trois de compagnons, numérotés, signés par les auteurs.
Format à la française : 14x18,5x1,5cm
2015.
Un leporello du texte, typographié en noir sur pur vergé d’Arches sous couverture papier chiffon marqué du titre constitue l’édition « papier ».
Tirage à 99 exemplaires, numérotés, signés.
Format : 9x9x1cm
2015
Mises à livres de A. V.
Pour Émile Bernard Souchière qui lui avait demandé d’accompagner un choix de ses dessins par des textes qui soient au plus loin du commentaire et présentent avec eux ce qui lui semblerait correspondre à une affinité d’intention, Antoine Graziani a constitué cet ensemble inédit « Nuit Nue ».
De ce projet en cours, Anik Vinay propose une mise à livre, éditée à 24 exemplaires dits « de tête ».
Soit un leporello des textes et dessins typographiés sur vergé d’Arches, l’ensemble inséré en un cadre de bois constitue l’édition originale.
Numérotée, signée.
Format 6,5x6,5x4 cm
2014
Suit une édition à 500 exemplaires dite « de papier », numérotée et signée, sous couverture cartonnée.
Format 18x24 cm
2014
Mises à livre de A. V.
Mini-entretien avec Anik Vinay, éditrice, par Roselyne Sibille
Comment est née votre maison d’édition ?
L’atelier des Grames est né de l’amitié entre deux écrivains, Nicolas Lemarin et Yves Lemoine, et un artiste Émile Bernard Souchière en 1969.
Puis Émile Bernard Souchière installé à Gigondas, a continué l’atelier seul, et Anik Vinay l’a rejoint en 1977. Depuis, chacun a mené ses propres projets édités sous une même entité « Atelier des Grames ».
Quelles sont ses particularités ?
Atelier d’éditions singulières. « Mises à livre » de textes poétiques contemporains.
Des tirages limités, des impressions uniquement typographiques, en taille douce, lithographiques ou bois gravés sur des supports papier, bois, métal, terre, suivant le parcours du projet.
Quelle idée de l’écriture défendez-vous ?
Pas d’ « idée » de l’écriture, mais écriture.
Avez-vous plusieurs collections ?
Nous appelons « collection » des ouvrages qui auront le même format, le même papier, mais où le texte se déploie dans un espace qui lui est propre.
Comment choisissez-vous les textes que vous publiez ?
Pour chaque projet, une rencontre s’impose. Celle de l’écrivain et de l’éditeur pour donner « naissance » à une œuvre à deux voix.
« Mais pour atteindre ce but, il faut plus qu’une rencontre entre l’écrivain et l’artiste : s’imposent alors une réelle volonté d’ouverture, un véritable affrontement créateur et un désir fou de construction concertante …/… » F. Aubral
Quel est votre meilleur souvenir d’édition ?
Chaque construction de livre est une aventure différente, dans le dialogue, la correspondance, la rencontre, et chacune a son meilleur souvenir.
Le souvenir d’un repas où le titre du livre sera trouvé après un orage.
Celui où lors d’une marche dans les Dentelles de Montmirail, un projet prend corps .
Des projets, des publications à venir ?
Les projets n’ont pas de « temps ». Il y a des constructions en cours en permanence, certaines durent deux mois, d’autres des années…
Leur matérialisation se concrétise quand l’œil, la main, la lettre prennent corps, matières de lecture.
Extrait de D’ici de Ludovic Degroote
d’ici je vois la mer
je vois toujours la mer
qu’ici soit ailleurs
elle se déplace
par le fond de mes yeux
mer ou digue ou barquedans ces mots le vent
des images vaines
soulevé pour qui
le poids à peine
de ce qui est enfoui
par-dessous la mer étale
le dépôt de ce qui a passé
silence minéral
volume inerte
trous de vie
on arrange les surfaces
pour dire qu’on est là
un pied sur le béton
trajet simple des pas
qui nous soustrait à nous-mêmes
vide rempli
de piles de vides
qui font le fond
de ce qui ne bougera plus
masse invisible du dehors
Extrait de Fugue de Antoine Graziani
la plainte
est spirale
descendante
comme la corne
de ce bélier
noirterre et ciel
dans l’égalité
d’éblouissementla claire intention
d’hiver
entrevuecomme
fut la vision
première
les enneigements
de la mort
et l’irréversible
harmoniequand se défait
la formation d’oiseaux
et se disperse au sol
soudainement
une fleur disparue
est l’espace
le ciel
à nouveau libre
comme
l’oublisans cesse
le rive
compose
l’extinction
de ses existences…/
nuit nue - Récit d’Antoine Graziani
La distance
J’oublie l’ombre qui m’accompagne et me devance, l’horizon qu’elle indique au-delà duquel tout est abîme de lumière. Il se peut que jamais je ne comble la distance qui me sépare de cette diffusion lumineuse qui fait écran, miroir de désintégration.Le pont
Alors franchissant le pont aux premières lueurs, et par ce même chemin, comme Monsieur R. les dépassait à cheval, ils étaient seuls dans leur rêverie, seuls dans les limbes du retour.
C’était le plus beau matin. Le poulain gris-argent, né avec le premier rayonnement du jour (il laissa une flèche blanche sur l’eau noire du bassin), les croisa en hennissant, sous son ventre le cordon ombilical dérivant comme le fil du paratonnerre depuis la pointe du clocher jusqu’à battre la grille du cimetière où passe à présent Monsieur R. le long des ronces en fleurs et des tombes de toutes les voix, la première dont on ne sait rien et, parmi toutes les autres murées dans le silence, la dernière qui eut à se faire entendre. La première connue de la seconde, mais inconnue de la troisième laquelle connut la seconde, elle-même inconnue de la quatrième qui connut la troisième...
Le vent me menace et je puis tomber. Les haies sont hautes, les douves profondes et froides.
De longs filaments de ciels livides s’étirent parmi les vagues bleu noir de nuages qui déferlent de la montagne et meurent, ici, au fond de la luzerne, sur une fleur jaune isolée près du mur.Le figuier
Dans ce lieu j’errais pendant qu’elle m’attendait sous le figuier. Un jour que je m’en revenais il y eut le tonnerre, la foudre, et ce fut comme la nuit, je vis les vers luisants, puis le jour encore, et des papillons partout une fois que la pluie eut cessé.
Elle vient à ma rencontre en riant, et la pluie fait que c’est comme si elle pleurait, les herbes nous frôlent, et les insectes se heurtent à nous qui sommes nus, enfants qui s’étreignent.
http://www.atelierdesgrames.com/f/i...
(Page réalisée grâce à la complicité de Roselyne Sibille)