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Extraits de Ce masque de Matthieu Gosztola à paraître aux éditions des Vanneaux

dimanche 23 avril 2017, par Matthieu Gosztola

(écrire
des bouts
de phrases
avec le souffle
des bouts
de quelque
chose
des bouts
de semelles
pour courir
à même
le vent
des bouts
de laines
des bouts
de chiffons
des bouts
de craie
de couleurs
si minuscules
que même les doigts
d’enfants
ne les saisissent plus
)

*

tu es
circulation
l’air
dans l’air
l’eau
dans l’eau
la lumière
dans la lumière
et pourtant tu as
un corps
les foulures contractures
te le rappellent
le travail toujours
recommencé
pour t’arracher à la
terre
sans perdre
tes racines chacune
d’elles
te le rappelle

*
 ?
dans chacun
de tes gestes
que le cerceau
le ruban le
ballon a
mènent à
être plus
nettement
affleurés
la lumière
est heureuse
et le dit même
virtuose avec
la fragilité
que mettent
les tout
petits enfants
dans leurs mots
esquifs véritables
elle le dit
avec la nudité
des barques
sur la rivière
quand même
attachées presque
immobiles juste
perceptiblement ou
imperceptiblement
tremblantes
elles saluent
les verts
les rouges
les bleus
les marrons
qui se laissent
rejoindre
puis étreindre
par l’ombre
devenue
amoureuse

*

lorsque tu
tourbillonnes
en toi
avec toi
de partout dans
la solitude puis
pour les autres
la lumière fait
l’école buissonnière
pour se
nourrir de non
--dits elle butine
le silence
lui offrant
en retour
l’allégresse qui
déborde
de son cours
il n’est que de se
remémorer l’
enfance dans
nos regards
éperdus

*

paraissant
en des gestes
faits de soie
en tes gestes
continués
jusqu’à l’horizon
par-delà
le sépulcral
le sculptural
de la matière
la douceur
nous salue
comme paix
douceur elle
nous inonde
et nous lui
sommes
redevables
d’être ainsi
nous-mêmes
seulement
nous-mêmes
mais en mesure
d’être pour le
à jamais
des choses
tendres
(l’éveil
des matins)
ce qui sans
mesure
s’éveille
s’émerveille

*

les fenêtres
grandes ou
vertes
sur le vent
sculptées
dans le vent
se dénuder
face à
la nature-seule
(un pli dans
le paysage
un bleu) le corps
doit être
entièrement vivant
comme celui
d’un chat
qui est vivant
même lorsqu’il
dort qui s’étire
pendant que
vient sur
notre peau
le souffle
ce beau
prénom

*

le geste
dans son
déroulé
si parfaite
ment sauvage
et si millimétré
source d’inspiration
des paysages nombreux
qui peuplent
ouvrent notre cœur

*

arrêtés
dans notre pensée
brouillonne
par un seul beau
geste nous
sommes
cette offrande
presqu’intacte à
notre trouble
et nous nous devons
de faire corps
avec le monde
dans un chuchotis
nous qui sommes
pur songe
pour accueillir

*

se coucher
dans l’envolée
que le corps met au monde
sans o
mettre l’horizon
à notre portée
est plus difficile
que maîtriser
à mains nues
quelques
taureaux sauvages
arrachés
à quelle mythologie


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