plumes et dentelles
et l’orage des questions
un creux de femelle
le contraire de mon corps tout un monde à l’envers
mis les mains sur mes yeux les doigts écartés
vers la ligne claire de ma chance
l’énigme d’une fille dans la peau d’un garçon
__
dans le faux-texte de ton geste
pas de faute de syntaxe
le matin d’un secret magnifique
et ce goût du silence
passe la lame sur mon axe
avant que la nuit nous brouille
le monde déjà existe sur nos yeux
__
pris le train des peurs blanches
l’enfant se tait des pétales tombent
incognito tu t’avances
volute
une trace de sang sur le fuseau de colombe
une seconde plus humide
il fait chaud près du ventre
et tout ce qui se raconte dans la cour du miracle
au jardin ça fait petite flamme
au jardin quand ça coule
__
fleur de toi tu t’étoiles
deux doigts sur la lèvre un voile tendu sur ton sein
suave seule solitude
– une orange entrouverte
et ce tulle sur le visage du trouble
manière de dire la crainte un soir de mauvais temps
bien sûr ma jolie
et si tu traverses le dortoir
dessine un entrechat sous la lune
et garde bien la danse
le couteau
__
vois ce qu’il faut de biffures
pour le feuillage bleu des naissances
l’odeur du bébé ne nous quitte plus
la main tendue vers le flacon tendre
on veut la chevelure des saisons
un peu de blush sur l’enveloppe
sur la chemise une course folle
et ce lent nuage de la soif
__
tu lèves le regard de l’enfant
les brins se penchent on voit pas le vent
un crachin bleu où le wagon tremble
jardin d’amour
deux mains pour diadème et
tes seins nubiles portent le printemps noir
une absence démentie où
le temps pleure aussi
Farouche indécision des fleurs
Le livre
Le livre est composé de :
Dessins crayons, aquarelle et encre, texte en impression numérique sur papier vélin laurier 250g format 19 cm/23 cm
Il a été tiré à 30 exemplaires dont 3 HC, tous signés et numérotés par les auteurs. L’ouvrage comporte un texte original de Jean-Marc Barrier et un dessin de Charlotte Combe. Les trois exemplaires HC sont enrichis d’une peinture originale de Charlotte Combe et d’un poème manuscrit original de Jean-Marc Barrier.
Achevé d’imprimé par Renaud Vincent en juin 2014 dans l’atelier de la Galerie du Bourdaric à Vallon-Pont-d’Arc
Il fait partie de la collection D’un jardin à l’autre dont il est le numéro 8.
Jean-Marc Barrier
Je dois être un jeune poète de 61 ans. Je crois que c’est ça.
J’écris depuis 5 ans maintenant. Un peu étonné quand même de ne pas avoir écrit plus tôt. Je baignais dans la poésie, en lisais beaucoup et depuis longtemps. Il a fallu que je traverse un moment de grand dénuement pour pousser la porte d’un atelier d’écriture le 2 octobre 2009. Merveilleuse catastrophe… je suis tombé dedans, j’aime écrire, j’aime partager l’écriture avec d’autres.
Un jour, j’ai senti qu’il fallait aussi que je m’affranchisse. Que je m’autorise.
Je regarde ce qui vient quand j‘écris de moi à moi.
Je me consacre maintenant à l’écriture et à la peinture, à la photographie. Je continue de faire du graphisme, notamment des couvertures de livres.
J’anime un atelier d’écriture mensuel à Caux (Hérault) La table d’écriture.
Je co-anime une émission mensuelle Les Arpenteurs poétiques sur Rph, Radio pays d’Hérault.
Bibliographie
Tombe la parole
Poème sur des photographie de Nicole Schmitt, dans le projet Codicilles,
2010, éditions Eole
La Traversée
Poème et photographies, éditions Les Cents Regards, Montpellier, 2011
Où suis-je
Livre d’artiste, poème et photographies, éditions Poem, 2014
Western
Poème, avec une peinture de André Aragon, éditions La voix du poème, Lodève, 2014
Farouche indécision des fleurs
Livre d’artiste, avec un dessin original de Charlotte Combe, éditions Galerie du Bourdaric, Vallon-Pont-d’Arc, 2014
En revues ou anthologies
Lever l’encre
éditions Le Clapas, Millau, 2011
[petite] anthologie poétique au cœur de l’Hérault
éditions La voix du poème, Lodève, 2011
En revues
in La main millénaire n° 6, 7 et 8
Lunel, 2013 et 2014
Sur Internet
www.jm-barrier.com (site professionnel en voie de mutation)
Charlotte Combe
Charlotte Combe fait de la figure humaine son motif, visage, regard, corps, liens, petites solitudes et grandes rencontres. Tout s’élabore autour d’un détail, d’un fragment de vie qui sollicite l’imaginaire. Le dessin, la peinture et le fil s’entremêlent et apparait le cri silencieux d’un regard, Le lien de la mère à l’enfant, l’envol de l’ange...
Diplômée des Beaux Arts de Lyon, 2008
Expositions personnelles
Présence, la remise, Pollionnay, 2011
L’autre, espace d’exposition la passerelle, Lyon 2011
Expositions collectives
L’abbaye et moi, abbaye de Saint Savin, 2013
Au fil des frontières, galerie Emmanuelle Rousse, 2013
Promenades sans majuscules, galerie du Larith, Chambéry, 2012
Biennale 109, galerie de la cité des Arts de Paris, 2011
Maison des Arts Contemporains, Pérouges, 2011
Donner à voir, château d’Alba-la-romaine, 2012
Figures, MAPRA, Lyon, 2009
Galeries
galerie Emmanuelle Rousse, Saint Savin
galerie Artisti, Rueil-Malmaison
Salons
Arts & papiers, Vézenobre, 2013
Balt’art contemporain, pavillon Baltard, Nogent sur Marne, 2011
Livre d’artiste
Farouche indécision des fleurs, Edition originale du poème « farouche indécision des fleurs » de Jean-Marc Barrier avec un dessin original de Charlotte Combe.
Editions d’art de la galerie du Bourdaric, 2014
Note sur Farouche indécision des fleurs par Jean-Marc Barrier
Charlotte Combe et moi nous sommes rencontrés au salon du livre de Saint-Ambroix,
Elle a aimé mes textes, j’ai aimé ses images.
La Galerie du Bourdaric à Vallon Pont d’Arc publie des livres d’artistes, la collection d’un jardin à l’autre, où notamment Michel Houellebecq a écrit plusieurs recueils.
Renaud Vincent, qui anime la galerie, avait proposé un projet éditorial à Charlotte Combe qui a son tour m’a proposé d’écrire à partir de son monde visuel.
J’ai été touché par le mystère d’un dévoilement très féminin en même temps qu’un secret gardé, que Charlotte nous fait effleurer, sans le livrer. Une farouche liberté s’exerce à un aveu retenu, qui en devient plus beau, car il garde l’espace du mystère, et nous y invite. Je me suis senti accueilli à la frange de la confidence féminine, en ses dimensions nubile, maternelle, désolée et rayonnante de simplicité humaine.
Un déminage profond des faux-semblants du vivre, la chaleur d’un regard, la légèreté d’une ballerine aux yeux de madone éplorée.
J’ai eu l’envie de rendre hommage à la femme-fille-mère-farouche, j’ai eu l’évidence de cette envie. Elle est du côté de la vie.
Galerie du Bourdaric
La galerie du Bourdaric a vocation de présenter, en exclusivité, des œuvres majeures d’artistes contemporains. Ces artistes ne sont pas sélectionnés en fonction de leur appartenance à un style, une école, une esthétique, ou selon leur capacité à appliquer ou développer tel ou tel concept. Ils sont choisis si leur travail répond le mieux possible aux critères définis par la galerie, soit :
*Présenter une identité artistique propre et authentique.
*Vivre son art comme une nécessité et non comme un passe-temps
*Développer une démarche novatrice en lien avec l’histoire de l’art.
*Présenter une œuvre qui évoque l’humanité actuelle.
Autres recueils de la collection D’un jardin à l’autre :
Etoiles, racines d’un même ciel, artiste Nathalie Portejoie, poète Thierry Lambert
Un shaman à Saint-Hilaire, artiste Thierry Lambert, poète Michel Butor
L’ancien règne, artiste Andréas Scholz, poète Michel Houellebecq
Saint Cirgues en Montagne, artiste Peggy Viallat, poète Michel Houellebecq
Dans tes deux mains pleines de peinture, artiste Li Baoxun, écrivain Serge Ritman
Fond neutre, artiste Pascal Marcel, écrivain Gabrielle Althen
Le jour le jour, artiste Claudio Diatto, poète Yann Miralles
http://galeriedubourdaric.jimdo.com/les-livres-d-artistes/
Une interview avec Renaud Vincent (Galerie du Bourdaric) : http://www.terreaciel.net/Editions-...
Un autre livre publié par les éditions du Bourdaric : http://www.terreaciel.net/Les-insec...
Mini entretien de Jean-Marc Barrier par Roselyne Sibille
D’où vient l’écriture pour toi ?
Enfant, je lis : le monde enfin est large, surprenant, plein d’aventures possibles. Soulagement, respiration, promesses… Et tous les espaces du rêve…
Et puis j’aime aussi les jeux de mots, et puis, tiens, le livre que je préfère dans la bibliothèque de mes parents, c’est Exercices de style, de Queneau. Peut-être que la matière des textes – et pas seulement ce qu’ils racontent – trouve ici une vie propre…
Plus tard, j’écrirai des lettres à mes amis, verrai comme les mots s’agencent d’une manière imprévue et sonnent juste, éclairent ce que je vis, et j’aimerai cela, que les mots me précèdent, qu’ils jouent et parlent mieux que moi.
Comment travailles-tu tes écrits ?
Mon amer, c’est mon émotion, la vraie, la mienne, même inconvenante ; c’est la mémoire de l’émotion nue. Ensuite je navigue... J’écris à n’importe quelle heure, dans n’importe quel endroit.
Je suis peintre et graphiste, et à écrire, je goûte cette simplicité de moyens : je m’assois, je sors un stylo ou je tapote, je pars dans mon champ libre.
Une fête calme. Dans la bouche aussi. Je prononce le poème, sens s’il sonne juste et fort, ou bien je biffe et avance plus loin. Quand je tape les textes sur mon ordinateur, il prend un autre corps, et parfois, il évolue. La boussole et le gouvernail restent l’émotion originelle. Et j’aime les surprises.
Quelle part occupe la poésie pour toi au quotidien ?
Elle est là. Elle est la trace constante de mon étonnement du monde.
Les livres m’entourent, les rêveries poétiques, mais aussi les amis de l’atelier d’écriture. Souvent je prépare une lecture en musique (sur poésie et peinture, ou des poètes aimés) , un cabaret poétique ou ou des rencontres avec des artistes qui nous font partager leurs passions de lecteurs. Je co-anime une émission mensuelle Les arpenteurs poétiques, sur Radio Pays d’Hérault, cela m’entraîne à approfondir le goût que j’ai d’un poète, je rencontre des poètes pour des interviews brèves mais intenses, pour ces émissions. J’anime un atelier d’écriture mensuel La table d’écriture, à Caux,
Et participe à celui de La voix du poème à Pézenas. C’est comme un battement, un pouls bienfaisant, un gaufrage dans ma vie, chaque mercredi soir.
Au quotidien, dans la solitude, de proche en proche, je découvre des poètes, des poèmes, cela me nourrit, m’enchante, cela m’accompagne et dit mon sentiment de vivre. En ce moment, Luiza Neto Jorge. Quel souffle et quelle audace…
Que t’apporte l’écriture ?
C’est là où je me sens le plus libre.
Un peu de sens dans la vie furieuse, un peu d’air ; une manière (furieuse aussi, parfois) de prendre dans mes bras cela même qui m’étouffait, m’encerclait, ou me dépassait (le beau, l’insensé, le terrible). Un retournement. Je me sens plus accordé au monde, tout existe autrement, je suis dans le tableau et en avant de moi-même.
Une manière de rejoindre l’autre. Nous sommes des îles, mais nous pouvons nous rejoindre, par les profondeurs. Par la médiation de l’écriture, je rejoins l’autre dans un lien pudique et impudique. Une manière de ne pas rater la vraie rencontre. Sinon, on passerait le temps à se frôler sans se toucher.
Le jeu, la fantaisie, la folie douce me semblent le propre de l’homme, dans son passage.
Avec le poème, je suis à la pointe de moi. Je me sens vivant dans cette sincérité joueuse et grave. C’est le corps de ma conscience de vivre, la vie même. Une détente du langage, un baptême.
Quelle est ou quelle serait ta bibliothèque idéale ?
Idéale ? Disons précieuse ou… aimée. Ce serait une bibliothèque vivante et changeante. Mais je sais que sur ce rayon-là, juste là, je serais sûr de trouver Rainer Maria Rilke, Octavio Paz, Antonio Ramos Rosa, Henri Michaux, Sylvia Plath, des pages du Rivage des Syrtes de Julien Gracq, et des pages de L’inconnu sur la terre, de JMG Le Clézio… comme des amers, des amis qui me tirent et me poussent, m’accompagnent, et me disent.
Quels sont les trois mots que tu associerais le plus volontiers
à celui de « poésie » ?
Libre / Joueur / Large
(Page établie grâce à la complicité de Roselyne Sibille)