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La Page Blanche

dimanche 2 octobre 2022, par Cécile Guivarch

Entretien avec Matthieu Lorin, par Cécile Guivarch

Pouvez-vous nous raconter un peu cette aventure, comment et quand la revue est-elle née ? Et comment est venu son nom ? Comment se construit chaque numéro, je crois savoir que vous avez un comité de rédaction... Quelle poésie défendez-vous ?

Bonjour Cécile,

Grand merci à vous de vous intéresser à notre revue dont le numéro 60 vient de paraître en effet… Un beau numéro par ailleurs où nous pouvons notamment trouver une double page consacrée à Abdellatif Laâbi, qui a accepté pour l’occasion de répondre à quelques-unes de nos questions.
Pour répondre aux vôtres, remontons aux origines : La Page Blanche est née en 2000 à la suite d’une rencontre sur le site de l’ambassade de France au Canada, lequel offrait à cette époque un espace dédié à la poésie. Pierre Lamarque, alors médecin généraliste, y fit la connaissance de Constantin Pricop, universitaire roumain. Décision a été rapidement prise de fonder une revue de poésie. Pour cela, ils purent s’appuyer sur l’aide précieuse de Mickaël Lapouge, notre réalisateur et webmaster.
Le nom est venu assez naturellement : Pierre travaillait à Mérignac-Arlac dans le quartier de La page blanche. C’est donc ce quartier qui est à l’origine du nom de la revue. Le nom s’y prêtait remarquablement bien, convenons-en.

Depuis quelques mois, les lignes ont bougé : Pierre m’a amicalement confié la direction de la revue tandis que le rôle de rédacteur en chef, qui revenait jusque-là à Constantin Pricop, est désormais rempli par Jean-Michel Maubert, philosophe et auteur.
De toute façon, et pour paraphraser le slogan d’une fameuse marque de montres de luxe, nous ne possédons pas La page blanche, nous en sommes juste les gardiens pour les générations futures.

Chaque numéro de la revue contient quatre « piliers » :

  • création poétique
  • critique
  • traduction
  • poésie du monde.

Nous avons un comité de lecture composé de sept personnes : lorsque nous recevons une proposition de texte, le comité de lecture examine - forcément de façon subjective - le texte reçu et lui attribue une note comprise entre 0 et 5 étoiles. Le texte parait dans la revue s’il a dépassé la moyenne.
Ce que nous défendons, c’est une poésie ancrée dans la modernité : nous essayons de réfléchir tant sur le fond que sur la forme. Nous privilégions bien souvent une poésie en prose ou en vers libres et sommes très curieux des nouvelles formes proposées. Nous n’hésitons pas à proposer quelques ajustements aux auteurs, mais la décision finale leur revient, bien évidemment.
Lorsque la revue nous semble prête, nous la soumettons à la lecture de notre comité de rédaction : une bonne dizaine de personnes chargées de relever les coquilles et autres maladresses glissées. Ensuite, nous soumettons le fichier à Mickaël qui s’occupe alors de la mise en page pour la version papier, puis de sa mise en ligne numérique.

Quelles sont vos meilleurs souvenirs en tant que révuiste ?

Cela fait seulement trois ans que j’ai rejoint l’aventure Lpb mais j’ai déjà de bons souvenirs. Je me souviens par exemple de moments de lecture intenses à la réception de certains textes : Tom Saja, Jean-Michel Maubert, Tristan Félix et bien d’autres. Dans ces moments-là, on aurait envie de leur accorder une place plus importante dans notre revue. C’est d’ailleurs pourquoi, sous l’impulsion de Jérôme Fortin, nous nous lançons actuellement dans l’édition avec « Les Cahiers Lpb » : des livres publiés en partenariat avec Hachette.

Toutefois, s’il fallait évoquer un souvenir précis, ce serait certainement lorsque nous avons été contactés par Lise Hoshour, galeriste au Nouveau Mexique : elle a trouvé sur notre site la vidéo d’un poème-collage qu’avait offert Michel Butor à la revue et qui s’intitule « Corot en Albuquerque ». Lise, qui avait réalisé une exposition collaborative entre Michel Butor et le photographe Bernard Plossu dans cette même ville, nous a expliqué l’origine du collage de Michel Butor et le sens de son poème. Un grand moment d’échange qui montre qu’Internet est un outil miraculeux.

Rencontrez-vous des difficultés également ?

La difficulté essentielle est de gérer l’afflux des propositions de texte. Nous ne publions que 4 numéros par an et, bien souvent, nous avons deux à trois numéros d’avance. Il s’agit donc de ne pas faire trop attendre les auteurs dont nous avons retenu les textes, mais aussi de nous laisser une certaine marge de manœuvre.
La deuxième difficulté est de réussir à faire davantage connaître notre revue : mais grâce à votre article, nous sommes sur la bonne voie !

Si un jeune révuiste vous demande conseil pour sa revue, qu’auriez-vous envie de lui répondre ?

Je lui dirais que je suis un jeune revuiste également et, qu’en cela, je ne peux pas m’ériger comme une sorte de figure patriarcale. Ce qui me semble évident cependant, c’est qu’il faut être bien entouré pour qu’une revue dure. A La page blanche, je peux vous affirmer que l’altruisme et la camaraderie sont de mise.

Avant de conclure, Où la trouve-t-on La Page Blanche et quels sont les projets ?

Les numéros de la page blanche sont accessibles en ligne, directement depuis le site : https://lapageblanche.com/la-revue. Il existe également une version papier mais elle n’est pour le moment destinée qu’aux auteurs ayant collaboré à la revue. Je signale au passage que cette revue est totalement gratuite.
A noter aussi que sur le site de notre revue se trouve également « Le Dépôt », un espace géré par Pierre et au sein duquel les auteurs invités peuvent publier ce qu’ils souhaitent. Une sorte de vivier poétique, en quelque sorte !

Le projet essentiel actuellement est notre lancement dans l’édition avec la création d’une quinzaine de recueils qui seront bientôt commandables dans toutes les librairies dignes de ce nom.

Merci à vous pour votre curiosité,

Matthieu Lorin


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