Edition La Part Commune, 2015
« Cette petite plage me fait dans le cœur un tatouage d’écume » dit Marie-Hélène Prouteau. Comment mieux dire l’importance de ce lieu, une petite plage sur la côte du Finistère où l’auteur a vécu les moments enchantés de la découverte de l’Océan. Les moments d’enfance sur cette côte et la vie près de Nantes, c’est « cette diagonale océane » qui a nourri l’écriture et la création pour Marie-Hélène.
Depuis cette plage qui n’évoque ni le farniente, ni les vacances domestiquées c’est « un grand toucher sauvage » qui va faire naître l’imaginaire. Qu’elle y retourne ou qu’elle y pense, qu’elle assiste aux tourments du vent, aux marées, qu’elle contemple ou qu’elle arpente la « petite plage », c’est pour rêver, penser, évoquer que nous l’accompagnons en ce lieu choisi, presque mythifié. C’est de là qu’elle puise ses forces vives, qu’elle agit, se souvient : « Ce qui est vu de l’intérieur de nous-mêmes n’éclaire-t-il pas ce qui nous touche au plus profond ? »
Alors naissent des peintures, des personnages liés à la Bretagne, des évènements du passé ou du présent. Nous vivons avec l’auteur au rythme des marées, des paroles du vent, les couleurs, les odeurs, les mouvements de l’eau, cette impermanence dans la stabilité de la petite plage. Ces proses poétiques sont écrites avec simplicité et sensibilité mais aussi une grande sensualité dans le choix des mots : « L’imaginaire est un lieu où il fait grand vent ».
C’est ce « grand vent » qui nous emporte dans les évocations de la petite plage dont la lecture nous laisse plein d’émotions et d’iode vivifiant.
Luce Guilbaud. Septembre 2015