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La revue Nu(e) consacre un numéro au poète Jean-Paul Michel (numéro dirigé par Matthieu Gosztola)

mercredi 14 janvier 2015, par Matthieu Gosztola

La voix de Jean-Paul Michel est reconnaissable entre toutes. Pour s’en convaincre, il n’est que de se rappeler deux de ses poèmes.

« La vie crue, sans phrase, 
avait été perdue. » (1990) 
 
Des oliviers plantés avec soin devant nos yeux couvrent 
comme une mer la sèche 
montagne. Les hommes, ainsi, habitent, 
de leur talent l’espace entier du vivable ils 
façonnent un visage tenable devant 
le chaos des monts : c’est 
la torche qu’ils allument leur 
poème – devant le tout de l’être, avec modestie, 
ferveur. Cette poursuite de travaux salubres est 
leur marque. Une cloche soudain taille dans le silence un 
ordre On remercie, reconnaissant, de 
ce qu’une musique humaine puisse 
borner le silence donné – ce don 
d’un monde plus grand et 
meilleur 
 
Ces signes ne sont pas sans portée. Puisses-tu 
carillon matinal valoir métaphore pour 
un signe vers 
le tout de l’être en sa beauté terrible – d’un coup surgi depuis 
attisant nos désirs ! Puisses-tu 
poème comme un cri scander 
à l’égal de ces notes dans l’aube – et, comme elles, d’assez de portée un chant 
pur 
À cette condition, la parole n’aurait pas été 
chose vaine 
 
Penser est habiter Il n’y a d’autre mesure que la parole 
L’Être n’a pas de plein La vérité est son voile Chaque 
possibilité nouvelle de la parole, de ce voile, un pli 
nouveau. Chacun de ces plis porte 
le chiffre d’un poète. 
 
Premières heures du matin, devant la mer d’oliviers, 
Delphes, 04. 08. 96 
 
 
*
 
S’il était permis à l’auteur 
d’élire un rival à 
son livre, 
idéalement je voudrais 
que, pour ce recueil, ce fut 
l’inimitable musique de 
ce qui est. 
 
[…] 
 
« Comment sauver poème qui ne sauve… » 
 
Comment sauver poème qui ne sauve 
ce qu’il aime (nomme) 
le – très réellement – garde 
sinon de tout oubli 
– puis qu’il n’est de beautés que promises 
à perte – du moins 
pur 
de toute atteinte méprisable & 
vers « la pointe la plus fine des temps » 
porte 
son simulacre scintillant ? 
 
Serions-nous si vains que puissions 
de quelque façon prendre 
notre parti d’échouer 
quand cette tâche – seule – peut valoir 
que l’on trace, incise, grave 
prie ? 
 
D’avoir été seulement nommé 
dans la juste cadence d’un vers 
sacre 
ce qui ne doit périr. 
 
Puissé-je assez loin nourrir non l’illusion mais 
assez fort le goût de la bataille pour 
à bras-le-corps saisir lutter prendre 
donner forme réelle 
ne manquer 
à cette folie – seul devoir ! 
 
– Sauf à la honte. 
 
Marsala, 6 août 1994.  
 
La revue Nu(e) a consacré son dernier numéro au poète et philosophe Jean-Paul Michel. En voici le descriptif détaillé.
 
La revue Nu(e), dirigée par Béatrice Bonhomme (professeur à l’Université de Nice-Sophia Antipolis) et Hervé Bosio, est un espace éditorial où s’expérimente la poésie, et consacre ses dossiers à des figures importantes de la poésie contemporaine.
Son 56e numéro, coordonné par Matthieu Gosztola, est consacré à Jean-Paul Michel.
 
Jean-Paul Michel est né en 1948, en Corrèze. En 1966, à l’âge de dix-sept ans, imprime Le Roi, de Mohammed Khaïr-Eddine, sur une presse à bras offerte par Jean Vodaine, installée dans la maison familiale, à Brive. La même année, André Breton, rencontré à Saint-Cirq La Popie voit en l’adolescent un « porteur du FEU ». 1966, études de philosophie à Bordeaux, où il rencontre Jean-Marie Pontévia. Mai 68 : « intense dépense physique » ; 1973, agrégation de philosophie ; 1975, C’est une grave erreur que d’avoir des ancêtres forbans ; 1976, Du dépeçage comme de l’un des Beaux-Arts, création des éditions William Blake and Co., qu’il anime depuis lors. 1981, « Le Fils apprête, à la mort, son chant ». Ces trois « sacrifices de langages » sont salués par Roland Barthes, Michel Foucault, Georges Perros, Jude Stéfan, Jacques Réda. 1984-1986, publication des Écrits sur l’art et pensées détachées, de Jean-Marie Pontévia, en trois volumes. Depuis 1997, les poèmes et les écrits sur la poésie de Jean-Paul Michel ont été rassemblés en quatre volumes dans la collection Poésie/Flammarion dirigée par Yves di Manno : 1997, Le plus réel est ce hasard, et ce feu, édition nouvelle 2006 ; 2001, Défends-toi, Beauté violente !, 2010, « Je ne voudrais rien qui mente, dans un livre », suivi d’une édition nouvelle du volume précédent ; 2013, Écrits sur la poésie (1981-2012). Outre des poèmes ont été publiés plusieurs volumes ou brèves plaquettes de méditations en prose, carnets et études critiques. Michael Bishop a donné en anglais, en éditions bilingues, des traductions des Carnets de Sicile aux éditions VVV (Halifax) ainsi qu’un important choix de poèmes : « Quand on vient d’un monde d’Idées, la surprise est énorme », lequel a été traduit en langue roumaine en 2013 par Letitia Ilea, aux éditions Grinta, à Cluj Napoca. Outre l’anglais, des poèmes et des essais ont été traduits en italien, allemand, espagnol (Espagne et Mexique, portugais (Portugal et Brésil), russe, arabe (Maroc, Algérie, Liban) et roumain. Études critiques in Bonté seconde, cahier dirigé par Tristan Hordé, Joseph K, 2002 ; L’Atelier de Jean-Paul Michel, Le Préau des colines n° 10, dirigé par Jean-Paul Bota, Paris, 2009.
 
Ce numéro de la revue Nue(e) recueille des contributions de Matthieu Gosztola, Jean-Paul Michel, Yves Bonnefoy, Pierre Bergounioux, Michael Bishop, Pierre-Édouard, Jean-Paul Bota, Juan Soros, Béatrice Bonhomme, Serge Canadas, Michael G. Kelly, Jean-Baptiste Para, Michael Brophy, Gérard Noiret, Guillaume Pigeard de Gurbert, Aaron Prevots, Pierre-Yves Soucy, Gérard Cartier, Christophe Van Rossom, Éric Dazzan, Michael Bishop, Clément Layet, John Taylor, Régis Lefort, Gabriel Bergounioux, John C. Stout, Antoine Masson, François Rannou, Benoît Conort, Victor Martinez, Emma Wagstaff et Tristan Hordé.
 
Gabriel Bergounioux enseigne la linguistique à l’Université d’Orléans, en particulier la phonologie et l’histoire de la discipline. Il s’intéresse à la parole intérieure (Le Moyen de parler), également à certaines productions de la littérature contemporaine (les deux ne sont pas sans rapports) à travers l’œuvre de Jean-Paul Michel, James Sacré et Luc Boltanski. Il a fait paraître cinq récits chez Champ Vallon. Le dernier en date ? Dominos
 
Né à Brive (Corrèze) en 1949, Pierre Bergounioux fut le condisciple de Jean-Paul Michel au lycée de cette petite ville. Il est professeur à l’École des Beaux-Arts de Paris.
 
Michael Bishop est Professeur McCulloch émérite à Dalhousie University, à Halifax, Canada. Il publie dans les domaines de la poésie moderne et contemporaine et des beaux-arts, et est aussi poète, traducteur et directeur des Éditions VVV. Ses derniers titres : Contemporary French Art 1 et 2 (2008 et 2011), Dystopie et poïein, agnose et reconnaissance. Seize études sur la poésie française et francophone contemporaine (2014) et, dans le domaine poétique, La Genèse maintenant, suivie de La Théorie de l’amour (2011) et Fluvial, Agnose et autres poèmes (2014).
 
Béatrice Bonhomme, écrivain, est directrice de Revue, professeur à l’Université de Nice-Sophia Antipolis, spécialiste du XXe siècle. Elle a créé, en 2003, un axe dédié à la poésie, POIEMA, au sein du CTEL, Centre de Recherche qu’elle a dirigé de 2007 à 2012. Elle a fondé avec Hervé Bosio, en 1994, la Revue Nu(e), revue de poésie et d’art, qui a consacré à ce jour 56 dossiers à l’œuvre des poètes contemporains et elle dirige La Société des lecteurs de Pierre Jean Jouve. Elle a publié de nombreux articles et ouvrages critiques sur la poésie moderne et contemporaine.
 
Yves Bonnefoy, écrivain, est l’auteur d’une œuvre poétique et critique importante, et de traductions de l’anglais et de l’italien. Il est par ailleurs professeur honoraire au Collège de France. Principaux livres récents : L’autre langue à portée de voix (Seuil), Shakespeare : Théâtre et Poésie (Gallimard) et L’heure présente (Poésie/Gallimard).
 
Jean-Paul Bota est né en 1968 en région parisienne où il enseigne. Dernières publications : Usage des cendres précédé de Feuillets du midi, Le Préau des collines (2010) et Venise, illustré par David Hébert, Les Vanneaux (2012). Il a dirigé les numéros 9, 10, 11 et 13 de la revue Le Préau des Collines, numéros respectivement consacrés à Mathieu Bénézet, Jean-Paul Michel, Pierre Bergounioux et à la Littérature portugaise et « d’autres voyages ». Diverses publications en revue parmi lesquelles Europe, Siècle 21, Nunc, Neige d’août, Rehauts, L’Étrangère, Diérèse
 
Professeur à University College Dublin, Michael Brophy est spécialiste de poésie moderne et contemporaine. Il est l’auteur de Eugène Guillevic (Rodopi, 1993) et de Voies vers l’autre : Dupin, Bonnefoy, Noël, Guillevic (Rodopi, 1997). Il a dirigé le volume Guillevic : la poésie à la lumière du quotidien (Peter Lang, 2009) ainsi que les actes du colloque de Cerisy : Guillevic maintenant (Champion, 2011). Il a co-édité les collectifs Sens et présence du sujet poétique : la poésie de la France et du monde francophone depuis 1980 (Rodopi, 2006) et La Migrance à l’œuvre. Repérages esthétiques, éthiques et politiques (Peter Lang, 2011). Un nouveau collectif se prépare sous sa direction : Ineffacer : l’œuvre et ses fins (Hermann, 2014).
 
Après des études de littérature et de linguistique à Aix-en-Provence et Bordeaux, Serge Canadas a souhaité disperser sa vie au gré des langues du monde. Il y eut l’Amérique du Nord, l’Afrique de l’Est, divers pays d’Europe. Intégré à divers séminaires des universités où il enseigna, ses recherches ont notamment porté sur les littératures française et étrangère. La poésie a été son lieu mental de prédilection. L’ont retenu en particulier les œuvres de Jammes, Claudel, Saint-John Perse, Michaux, Jouve, Char, Bonnefoy, des Forêts.
 
Gérard Cartier, né en 1949 à Grenoble, a été ingénieur. Poète. Prix Tristan-Tzara et Prix Max-Jacob. Derniers livres de poésie : Le petit séminaire (Flammarion, 2007), Tristran (Obsidiane, 2010) ; et un recueil de récits, Cabinet de société (Henry, 2011). Coordinateur de la revue numérique de littérature Secousse. Maître d’œuvre, avec Francis Combes, de l’affichage de poèmes dans le métro parisien (1993-2007).
 
Benoît Conort est écrivain. Il a publié plusieurs livres parmi lesquels figurent Pour une île à venir (Gallimard, Prix Fénéon), Au-delà des cercles (Gallimard, Prix Tzara), Main de Nuit (Champ Vallon, prix Mallarmé) et Écrire dans le Noir (Champ Vallon). Il est vice-président de la Maison des écrivains et de la littérature (MEL). Ancien élève de l’ENS de Saint-Cloud, il est également professeur de Littérature française à l’Université de Rennes 2, après avoir enseigné longtemps à l’étranger.
 
Éric Dazzan est PrAg à l’Université de Bordeaux. Il collabore aux activités du CTEL de l’Université de Nice Sophia-Antipolis et travaille sur la poésie contemporaine. Il a publié des articles et études sur Pierre Jean Jouve, Jean Malrieu, Gaston Puel, Pierre Dhainaut, Bernard Vargaftig, James Sacré, Gérard Macé, etc. Il a fondé et dirige avec Josette Ségura les éditions L’Arrière-Pays.
 
Matthieu Gosztola, né en 1981, est Docteur ès Lettres. Prix des Découvreurs. Travail en cours : participation à l’édition des œuvres complètes d’Alfred Jarry aux éditions Classiques Garnier. Dernières publications : « Un désir éperdu de liberté trouvant sa forme précaire en une vie à trois » (Dir. Benoît Conort, Lectures de Paul Éluard, Capitale de la Douleur, Presses Universitaires de Rennes, collection Didact français, 2013) ; « David Christoffel ou le silence se parle » (Rêverie pour le futur, quatre artistes contemporains autour de Jean Raine, Melis éditions, 2013) ; Lettres-poèmes, correspondance avec Gaudí, Éditions Abordo, collection Quan Garona monta, 2014 ; Antoine Émaz, Éditions des Vanneaux, collection Présence de la poésie, 2014.
 
Tristan Hordé est agrégé de Lettres modernes, lexicographe (Larousse, Le Robert). Dernières publications : Mots et fourneaux (Sud Ouest, 2013), Un usage du temps, poèmes (La Rivière échappée, 2014). Il est le co-organisateur du colloque Jude Stéfan (Cerisy, 2012) et a rédigé des communications pour les colloques suivants : Philippe Beck (en 2013), Jean Tortel (en 2012), James Sacré (en 2011), Jean Bollack (en 2010) et Jouve (en 2009). Il collabore aux revues Nu(e), Europe, Sitaudis et Les carnets d’Eucharis.
 
Michael G. Kelly est maître de conférences en langue et littérature françaises à l’Université de Limerick (Irlande). Ses recherches portent sur la poésie moderne et contemporaine de langue française, les rapports entre théorie critique et pratique littéraire, et, dans une perspective comparatiste, sur les figures de l’utopie et de l’individu dans la création littéraire des XXe et XXIe siècles. Il est l’auteur de Strands of Utopia. Spaces of Poetic Work in Twentieth-Century France (Oxford, 2008).
 
Clément Layet est né en 1978 au Havre. Il est l’auteur d’une présentation de l’œuvre d’André du Bouchet (« Poètes d’aujourd’hui », Seghers, 2002), et d’une thèse de philosophie consacrée à Friedrich Hölderlin. Il a édité deux volumes recueillant les essais d’André du Bouchet sur la poésie et un choix d’annotations de ses carnets des années 1950 (Le Bruit du Temps, 2011). Il est actuellement chargé de recherche au Centre allemand d’histoire de l’art.
 
Régis Lefort est maître de conférences HDR en littérature française. Il est l’auteur de L’originel dans l’œuvre d’Henry Bauchau (Honoré Champion, 2007) et publiera prochainement Des affleurements du réel à une philosophie du vivre. Étude sur la poésie contemporaine (Classiques Garnier). Son domaine de recherche est celui de la poésie moderne et contemporaine. Il est par ailleurs l’auteur de trois recueils de poèmes : Des matins fous d’étendue de désert et de mer (Nu(e), 2011), Chant contre (Anthologie Tarabuste, 2012) et Onze (Vallongues, 2013).
 
Victor Martinez est né en 1970. Publications récentes : André du Bouchet : poésie, langue, événement (étude, éd. Rodopi), Une accalmie (poésie, éd. L’arbre à paroles), À l’explosif (poésie, éd. La Lettre volée). Traducteur de Machado, Jiménez, Quevedo, L.M. Panero.
 
Antoine Masson est psychiatre et psychanalyste. Il est responsable d’un département de consultations pour Adolescents et Jeunes Adultes à Bruxelles. Il est Professeur à l’Université de Namur, département de philosophie et à l’Université catholique de Louvain, École de criminologie. Président du groupe FNRS « Cliniques de la création », il s’est particulièrement intéressé à la clinique de l’événement adolescent. Sa thèse de doctorat et nombre de ses articles prennent appui sur la poésie (Hölderlin, Paul Celan, André du Bouchet, Pessoa, Jean-Paul Michel…) afin d’y déceler la présence d’un acte qui n’est pas sans analogie avec l’acte adolescent ainsi qu’avec l’acte du clinicien face à l’événement adolescent.
 
Gérard Noiret est né en 1948. Membre du Comité de Lecture de la Nouvelle Quinzaine Littéraire, d’Europe et de Secousse. A publié aux éditions Actes Sud, Maurice Nadeau et Obsidiane. Plusieurs de ses textes ont été portés à la scène dans des théâtres de la banlieue parisienne ou diffusés par France-Culture.
 
Jean-Baptiste Para est né en 1956. Il est rédacteur en chef de la revue Europe. Poète, traducteur et critique d’art, il a également animé pendant dix ans l’émission « Poésie sur parole » sur France Culture. Il a reçu le prix Apollinaire pour son livre La Faim des ombres (Obsidiane, 2006), ainsi que le prix Laure-Bataillon et le prix Nelly Sachs pour ses traductions.
 
Pierre-Édouard naît en 1959. Très tôt, il se passionne pour le dessin et la peinture aux côtés de son père, peintre lui-même. Son travail l’amène à appréhender toute forme sous l’angle d’un modelé d’ombre et de lumière, qui plus qu’un simple modelé est une véritable utilisation, quasi musicale de la modulation des ombres. Au tout début des années 90, il renoue avec la sculpture à laquelle il va se consacrer prioritairement au fil des années. Le thème des personnages en apesanteur va désormais dévorer son attention créatrice. En 2008, il est élu à l’Académie des Beaux Arts de l’Institut de France.
 
Guillaume Pigeard de Gurbert, agrégé et docteur, est professeur de philosophie en khâgne. Son dernier livre – Contre la philosophie (Actes Sud, 2010) – remplace la question traditionnelle de l’essence de la philosophie par le problème de l’existence peut-être impossible de la philosophie. En cela, il y a une affinité, sinon une coïncidence entre son travail et la poésie de Jean-Paul Michel qui restituent à la pensée et au verbe leur sens de l’impensable. Il a précédemment publié un essai sur l’art (Le mouchoir de Desdémone, Actes Sud, 2001) et il vient de terminer un livre sur Kant et le temps (à paraître au CNDP).
 
Aaron Prevots est professeur associé à la Southwestern University (États-Unis). Ses recherches portent sur la poésie française moderne et contemporaine, ainsi que la musique. Il a publié chez Host Publications et aux Éditions VVV des traductions de Jacques Réda (Retour au calme / Return to Calm, Europes, Treize chansons de l’amour noir / Thirteen Songs of Dark Love) et de Bernard Vargaftig (Comme respirer / As Breathing). Il est l’auteur d’articles sur Yves Bonnefoy, Eugène Guillevic, Philippe Jaccottet, et Arthur Rimbaud, et prépare actuellement une monographie sur Jacques Réda.
 
François Rannou est né à Nice. Poète, il a fait récemment paraître La chèvre noire (Publie.net / Publie papier), élémentaire (La Termitière) et rapt (La Nerthe). Il est publié par les revues Europe, Nu(e), Remue.net, Il particolare et L’étrangère. La revue en ligne Paysages écrits lui a consacré un dossier. Il est également éditeur.
 
Né en 1969, Christophe Van Rossom est un spécialiste des questions de poétique moderne et contemporaine. Membre du conseil de rédaction de la revue L’étrangère, il enseigne à Bruxelles l’histoire des littératures et l’histoire des spectacles notamment. Conférencier, critique, il a publié plusieurs essais et monographies. On lui doit aussi trois livres de création : Sous un ciel dévoyé, Savoir de guerre et Le rire de Démocrite. Il achève en ce moment la composition d’un ouvrage intitulé Orion, de nuit, et a initié un projet nommé Armes & bagages.
 
Juan Soros (né à Santiago du Chili en 1975) est l’auteur des livres Tanatorio (prix Gabriela Mistral, 2000), Cineraria (pix du Conseil du Livre du Chili, 2008) et de l’objet ARA, máquina de memoria (2012). Il dirige la collection de poésie Transatlántica / Portbou et est l’éditeur de Libros de la resistencia.
 
Né au Québec, Pierre-Yves Soucy est poète, essayiste et éditeur. Il a enseigné dans plusieurs universités et travaillé pendant dix ans comme attaché de recherche à la Bibliothèque royale (Belgique) – section poésie et littérature étrangère – avant d’occuper la chaire Roland-Barthes à l’université de Mexico (UNAM) de 1998 à 2001. Il a publié une quinzaine de livres de poésie, et de nombreux essais. Dernier livre paru : D’une obscurité, l’éclaircie (Bruxelles, Le Cormier, 2013).
 
John Taylor, écrivain américain, vit en France depuis 1977. Six de ses livres ont paru en traduction française, dont le dernier est La Fontaine invisible, Tarabuste. Il a écrit de nombreux essais sur les écrivains français, réunis dans Paths to Contemporary French Literature, Transaction, vol. 1, 2004 ; vol. 2, 2007 ; vol. 3, 2011. Il est également traducteur : Jaccottet, Dupin, Jourdan, Calaferte.
 
Professeur agrégé d’Études françaises à l’Université McMaster au Canada, John Stout est un spécialiste de la poésie française des vingtième et vingt-et-unième siècles. En 2010, il a fait paraître le livre L’Énigme poésie : Entretiens avec 21 poètes français (Rodopi) Il commence actuellement des recherches portant sur la post-poésie en France, au Canada et aux États-Unis, et termine une étude des « poètes de l’objet » en France au vingtième siècle.
 
Emma Wagstaff est maître de conférences à l’université de Birmingham en Angleterre. Elle travaille sur la poésie moderne et contemporaine, et sur les rapports entre la littérature moderne et les arts visuels. Auteur de Provisionality and the Poem : Transition in the Work of André du Bouchet, Philippe Jaccottet et Bernard Noël (Rodopi, 2006), et de Writing Art : French Literary Responses to the Work of Alberto Giacometti (Peter Lang, 2011). Elle a dirigé, avec Hugues Azérad, Michael G. Kelly, Nina Parish et Stephen Forcer, des volumes collectifs sur la poésie moderne et sur les Avant-gardes. Elle dirige avec Nina Parish un réseau de recherche (2012-14) sur la poésie contemporaine et ses liens avec d’autres disciplines.
 
 

Sommaire :
 
- Entretiens
- Textes inédits
- Témoignages
- Lectures
- Éléments d’une bibliographie
- Notices biobibliographiques des intervenants
 
 

Table des matières :
 

entretiens
 
Jean-Paul Michel, « Un théâtre lyrique à inventer ». Premier entretien avec Matthieu Gosztola ... 13
Jean-Paul Michel, « Le cheval, c’est le poème. L’auteur n’en est jamais que le premier cavalier ». Deuxième entretien avec Matthieu Gosztola ... 27
 
 
textes inédits
 
Jean-Paul Michel, Pages de carnets ... 33
 
 
témoignages
 
Yves Bonnefoy, Jean-Paul Michel ... 49
Pierre Bergounioux, Une voix ... 57
Michael Bishop, Jean-Paul Michel : une reconnaissance et une affinité : douze remarques ... 63
Pierre-Édouard, Une double apparition ... 73
Jean-Paul Bota, Jean-Paul Michel : dans l’atelier d’un porteur de feu ... 77
Juan Soros, Un voyage transatlantique ... 81
 
 
lectures
 
Béatrice Bonhomme, Dans l’éclat et la lumière de la rupture : une écriture de l’être et de la fulgurance ... 89
Matthieu Gosztola, Jean-Paul Michel, la basse-continue du fulgurant dans l’assentiment au monde ... 97
Serge Canadas, Furor …105
Michael G. Kelly, Un monde nouveau ... 119
Jean-Baptiste Para, « Le juste enthousiasme » ... 125
Michael Brophy, Ce qu’il faut d’impossible ... 133
Gérard Noiret, Dépliement d’une lecture ...139
Guillaume Pigeard de Gurbert, Le cran du poète ... 149
Aaron Prevots, Jean-Paul Michel : l’extrême lucidité ... 159
Pierre-Yves Soucy, Morales, éthique et poésie (En marge de la poésie de Jean-Paul Michel) ... 167
Gérard Cartier, Legs de Hölderlin, Écrits sur la poésie de Jean-Paul Michel, (Paris, Flammarion, 2013) ... 175
Christophe Van Rossom, « Poésie, cadence : la chute & la chance » ... 183
Éric Dazzan, Jean-Paul Michel : l’accueil et la perte ... 191
Michael Bishop, Waldberta ... 199
Michael Bishop, « Je suis Cela », me dit-elle ... 209
Clément Layet, Nuit du onze août … 213
John Taylor, « Un entretien nous sommes ». Lettre à Jean-Paul Michel ... 219
Régis Lefort, Jean-Paul Michel : une voix se démultiplie … 227
Gabriel Bergounioux, Où en est-on (avec Jean-Paul Michel) ?... 233
John C. Stout, L’Art poétique de Jean-Paul Michel ... 243
Antoine Masson, Ligne brisée, commotion et moment poétique … 249
François Rannou, Un chemin de prénoms (essème) … 267
Benoît Conort, En lisant, en écrivant, Jean-Paul Michel (Quelques notes) … 277
Victor Martinez, La stupeur et l’exception ... 283
Emma Wagstaff, « Le livre est d’abord une action » ? ... 289
Tristan Hordé, La figure du poète … 295
 
 
éléments d’une bibliographie ...301
 
 
notices biobibliographiques des intervenants … 329
 
 
 
339 p.
20,00 EUR
 
 
Abonnement à la revue Nu(e) : 50 euros, les trois numéros.
Association NU(e), 29, avenue Primerose 06000 NICE


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