La lumière
danse sur les pierresTu t’étonnes
des craquements
qui éveillent les ruisseaux
des premiers chants d’oiseaux
dans l’hiver du silenceSur l’herbe neuve
la rosée disperse ses étoilesSors
____Verrouille la nuit
Ecarte les branches
pour voir le soleilMais rends à l’ombre
la cargaison
de tes souvenirsL’arbre néglige
les feuilles mortes
des saisons passéesAvance dépouillé
vers la lumière
qui te renouvelleTout commence
en ce printemps
Peu de choseLe retour de la pluie
creuse le silenceLes arbres s’abreuvent
sous le ciel grisLes courbes du feuillage
et des oiseaux ordonnent
le temps des visitationsLe monde hésite
entre plainte et prière
louange et regretLe printemps s’ébroue
dans ses limbes
sans claironner sa joie
Entre deux sommeils
les mots s’esquivent
éblouis d’imagesChaque crépuscule
nous réconcilie
avec la douceur de l’oubliLe dénuement des extrêmes
fait resplendir l’arc-en-ciel
de notre pauvretéEcrire pour découdre
les mailles du filet
afin que tout se libèreComme la mer avec le sable
l’écriture est rencontre
effacée par le soleilLa nuit consent parfois
aux promesses de l’éclair
Lumière d’avril
pressée de dévorer l’espaceElle ensorcèle le feuillage
débusque les oiseaux
éveille les abeilles trahit
le secret d’un amour cachéLe chant des ruisseaux
célèbre la patience de l’hiverDe cet hymne de joie
comment préserver la note
la plus claire quand viendra la nuit
Visitation qui effleure la nuit
Jaillissement de la lumière
à raz de terre —à fleur de ciel
au plus haut de nous-mêmeL’écheveau se dénoue
des appels et des renoncementsÔ chant qui devance l’aurore
Poussière née de la poussièreje dis après tant d’autres
le désarroi d’une présence infime
qui se sait comptable des étoilesJe te salue et te bénis terre
perdue parmi les nombres
en ce pouvoir qui m’est donné
de rendre son nom à chaque fleur
Aurons-nous tout appris
d’un passage d’oiseauxNous sommes nés
pour épeler feuille à feuille
les psaumes de la pluie et du soleilQui a permis ce chant
venu du plus bas
pour rejoindre les étoiles ?
Le temps qu’il fautpour découvrir que
si faible soit-elle
toute voix est uniqueAccepter qu’elle puisse
chanter en solistecomme l’oiseau
dans le concert de l’été
fait monter
dans la nuit des arbres
sa prière énamouréeNul ne le voit
mais la lumière l’appelle
Regarde
regarde encoreLe ciel est clair
Une alouette passe
à tire-d’aileLa marée remonte
Une barque s’éveille
au soupir d’une vagueLa mort errante
va parmi les ombres
des roches vivesLe granit garde secrets
sa nuit et ses étoiles
Bibliographies
Jacques Robinet Né en 1937, psychanalyste depuis 45 ans, vit et travaille à Paris.
Dernières parutions : Frontière de sable et Feux nomades aux éditions la tête à l’envers.
Parutions en revues : Arpa, Voix d’encre, le Journal des poètes, Sigila et Thauma (à paraître)...
Renaud Allirand
Né en France en 1970, Renaud Allirand vit et travaille à Paris. Expositions collectives et personnelles en France et à l’étranger depuis 1995 de ses peintures, gravures, monotypes, encres de Chine, gouaches, tapis et photographies. Acquisitions, collections publiques. Nombreux prix et distinctions.
Il a réalisé et collaboré à ces ouvrages
aux éditions la tête à l’envers :
* Frontière de sable et Traces, avec les textes et poèmes de Jacques Robinet
* de la poussière sur vos cils - Julien Bosc
* ce peu de soi - Michel Bourçon
* d’Ararat - Noée Maire
* Pollens - Florent Papin
autres :
* Des mirages et des ombres - Paul Louis Rossi - Editions Tandem
* 40 catalogue de gravures - Editions Leizorovici
* Au nord des choses, Et pourquoi pas l’éternité ? Roses - Jacques Lesot
* Terre d’oubli - Santiago Agudo
* Mots Passants, Vivre, Arbre Brume (photographies)
* Un catalogue de gravures - Texte de Lise Fauchereau - Galerie Prodromus
* SUDS - Noria éditions
* Une autre ville - Frédéric Tison
Contact :
Renaud ALLIRAND 06 89 31 92 98
6, impasse de la Vendée - 45390 Ondreville sur Essonne
(Page établie avec la complicité de Roselyne Sibille)
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