Cher Antoine Maine, vous êtes directeur artistique de la revue de création poétique METEOR. Cette revue a publié en mars dernier son numéro 4 et met à l’honneur la poète nantaise Sandra Lillo, sans oublier quelques autres belles plumes, photos et créations graphiques. Pouvez-vous nous parler de cette revue ? Comment a-t-elle été créé ? At-elle bénéficié d’aides pour sa création ?
METEOR se veut être revue de création poétique. L’intention est de présenter la poésie à partir du texte, bien sûr, mais en y associant d’autres formes, la photographie, la peinture, les arts plastiques, etc. La poésie au sens large, très large. Le graphisme, avec les choix typographiques et de mise-en-page, participe aussi à cette démarche.
La revue est constituée de 3 parties principales.
Autour du poète invité qui nous fournit des textes inédits. Nous avons eu la chance d’accueillir Serge Pey, Werner Lambersy, Jean-Louis Rambour et Sandra Lillo pour le dernier numéro. En complément nous publions des textes en relation avec l’auteur : commentaires, points-de-vue, compte-rendu de la rencontre, etc.
Autour de l’artiste invité qui travaille en lien avec le poète ou le thème de la revue. Benjamin Teissedre (photographe), Brigitte Dusserre-Bresson (plasticienne), Caroline Dahyot (plasticienne) et Balthazar Leys (peintre) nous ont fait profiter de leurs talents.
L’ensemble des textes reçus dans le cadre d’un appel à textes en lien avec le thème.
Le premier numéro est paru en 2019 suite à la rencontre de 4 poètes de la région amiénoise : Christophe Dekerpel, Sébastien Kwiek, Ramiro Oviedo et moi-même. Les premiers échanges ont eu lieu dans un bar autour de quelques bières et quand il a fallu trouver un nom pour ce collectif, c’est la marque de cette boisson qui s’est imposée : METEOR. Et c’était déjà une invitation au voyage !
La revue, par la suite, a bénéficié d’une aide à la création littéraire de la part d’Amiens Métropole, aide sans laquelle la revue ne pourrait pas exister, du moins pas sous cette forme.
Dans ce numéro 4, un dossier sur la poète Sandra Lillo, puis sur le thème Vertige, sont présentés un artiste, Balthazar Leys, suivi de poèmes d’auteurs contemporains. Ce qui frappe c’est ce soin particulier apporté à la mise en page, la qualité des photos, des œuvres représentées. Je crois comprendre que METEOR, c’est une équipe, comment la revue se construit-elle ? Comment fonctionne le comité de rédaction, de lecture… ?
On voulait simplement créer une belle revue. En donnant de l’importance à la forme, au contenant. Ça passait par la mise-en-page, c’était important pour moi en tant que directeur artistique de métier ; mais aussi par la qualité des photos, nous sommes accompagnés depuis le début par le photographe Benjamin Teissedre dont le travail est avant tout poétique ; et enfin par la qualité des œuvres des artistes invités.
Le comité de rédaction et de lecture est constitué des 4 poètes cités ci-dessus auxquels se sont adjoints Brigitte Dusserre-Bresson, Julien Carré et Benjamin Teissedre.
Pour chaque numéro, il faut d’abord choisir le thème, puis le poète invité. On pioche parmi nos relations ou on contacte un auteur dont l’œuvre nous touche particulièrement et avec lequel on a envie de travailler. L’étape suivante est de trouver un artiste dont l’univers serait compatible avec celui du poète. Ce qui est loin d’être évident ! Il faut ensuite organiser les rencontres entre les uns et les autres pour rédiger les articles, pour les prises de vue, pour enrichir le contenu et créer la matière à partir de laquelle la revue, page à page, va se construire.
Quelle vision de la poésie, de l’art, METEOR a-t-elle ?
Vaste question ! Je pense qu’à la base, il y a la volonté de présenter une poésie qui soit accessible au plus grand nombre. Les photos, les œuvres présentées peuvent aider à cela. Même chose pour les articles au sujet des invités, on ne cherche pas à présenter une analyse pointue, un appareil critique ou un travail « universitaire », d’autres revues le font très bien, mais plutôt à être dans le sensible, dans le partage d’émotions. Volonté de diffuser une poésie humaine, peut-être !
Qu’est-ce que cela vous apporte à vous personnellement, cher Antoine, de contribuer à cette revue ? Est-ce vous avez envie de nous partager un beau moment ?
En tant que directeur artistique de la revue, c’est un vrai plaisir de manipuler une telle matière première : de beaux textes, des peintures, des illustrations, des œuvres plastiques, de magnifiques photos, on ne peut rien demander de plus pour aborder une mise-en-page. A moi ensuite d’être à la hauteur et de faire de la revue imprimée un bel objet poétique.
En tant que poète et rédacteur, je retiendrai les rencontres avec les auteurs. Un week-end à Bayeux avec Jean-Louis Rambour, une balade à Nantes avec Sandra Lillo, une virée à Paris avec Werner Lambersy, que ce soit en compagnie de Benjamin à la photo ou des autres poètes du collectif. Un moment particulier, ce serait une journée d’août sur la côte picarde dans la villa Verveine, maison de l‘artiste plasticienne Caroline Dahyot (présente dans n° 3 de la revue), maison qui à elle seule est une œuvre d’art. Chez Caroline tout est peint du sol au plafond. Elle dessinait, on était 4 poètes à écrire sur ce lieu incroyable, sur le ciel d’été et sur ce moment hors de la réalité.
Après VERTIGE, le thème du prochain numéro est IMPACT, ces choix de thèmes suivent-ils une logique particulière ?
4 numéros parus, 4 thèmes : espace, passage, incandescence, vertige, on suit la trajectoire du météore. Bientôt viendra l’impact !
METEOR est publiée par les éditions de La Chouette imprévue, pouvez-vous nous parler de cette maison d’édition ?
Je laisse la parole à l’éditeur, Sébastien Kwiek :
La Chouette Imprévue est une maison d’édition domiciliée à Amiens. Créée en janvier 2017 par une petite équipe de passionnés des mots. Elle propose également des animations poétiques, dont un festival poétique intitulé Le Rayon Vers créé en mars 2022, des interventions en milieu scolaire et dans le champ de l’inclusion auprès de tous types de public. Quelques mots sur la ligne éditoriale : des écritures vives, dynamiques, portant l’espérance et ouvrant l’esprit au vent. La plupart des publications s’inscrivent dans une fibre humaniste et environnementale. Si la maison d’édition est à dominante poétique, aucun style ou genre littéraire (théâtre, nouvelle, fantastique…) n’est exclu. 23 ouvrages publiés à ce jour, dont la revue METEOR avec 4 numéros. www.lachouetteimprevue.com
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