Née à Vannes en 1955. Enfance à Arradon. Passion précoce pour les mots, l’écriture, la peinture, le dessin, ainsi que pour la chanson et la musique.
Auteur de :
Poésie : publiée depuis les années 80 dans de nombreuses revues et anthologies françaises et étrangères ainsi qu’en recueils et publications numériques.
- Derniers ouvrages poétiques : Le sein de la terre, La Lucarne des écrivains, Prix Maram al Masri, printemps 2018, Ancrés, éditions Rhubarbe 2016, Le temps d’ici, éditions Rhubarbe, Prix de Poésie des Écrivains Bretons 2014.
- Aime associer à la poésie différentes formes d’art (musique, calligraphie, peinture, gravure et photographie). Collabore régulièrement à des projets avec des artistes : Louise Skira, Francis Rollet, Ghislaine Lejard, Choupie Moysan, Xureli, Danielle Péan Le Roux, Thierry Tuffigo, Sophie Brassart, Véronique Durruty…
- Participe à des salons, des dédicaces, des lectures, des rencontres poétiques.
- Poèmes traduits en allemand par Rüdiger Fischer, ainsi qu’en anglais et en coréen.
- Devise empruntée à Saint-John Perse : « Poésie pour vivre mieux et plus loin ».
Paroles de chansons et poèmes chantés par le groupe suisse Pasdici, par les compositeurs-interprètes Korine, Armel Mandart, Lak a Barh...
Nouvelles : publications en recueils et en revues papier. De toutes ses forces, texte élu meilleure micronouvelle 2013 par la revue Harfang, Blanc bleu, éd. Rhubarbe 2014, Le bigre bang, co-écrit avec Alain Kewes éd. Gros Textes 2015, Grand A, petit m, éd. Stéphane Batigne 2016.
Nouvelles, facéties, contes, romans jeunesse : Grand A, petit m, éd. Stéphane Batigne 2016, Le Bigre Bang, co-écrit avec Alain Kewes, Gros Textes 2014, Blanc bleu, éd. Rhubarbe 2014, Écrin de neige, jeu interactif Lunii 2015, Babou a disparu, éd. Stéphane Batigne 2016, Rouge pomme, Princesse des pommes, Perdu dans la neige, La petite mer 2016, 2017
Critiques littéraires : notes de lectures (poésie, nouvelles, récits) en revues ou sur des sites littéraires, principalement Texture de Michel Baglin.
Animatrice d’ateliers d’écriture depuis l’âge de 21 ans en poésie et en prose en direction des enfants, des adultes, personnel enseignant, bibliothécaires et autres passionnés d’écriture. Une « aventure de patience et de passion », selon le mot de Guillevic, à laquelle participent bon nombre d’auteurs, poètes et romanciers.
Membre de groupes et associations littéraires : Donner à voir (comité de lecture, publications et maquettes), membre de l’association Nervures pour la promotion de la lecture et de l’écriture en milieu rural.
Le sein de la terre, prix Maram al Masri, La Lucarne des écrivains, œuvres de Véronique Durruty, printemps 2018.
ELLE
Amour
tu nourrissais le sein de la terre
- et le mien
la vie prenait forme dans ta boucheTu disais :
la lune croît à ton cou dans un lait d’agateÀ t’écouter
un oiseau d’or habitait mes pensées
je buvais son chant dans ta gorgeAmour nous avions le temps pour nous
aujourd’hui nos paroles errent sur la mer
nous nous aimons comme des noyés.*
LUI
Autour de moi
j’entends craquer la coque
de grands navires
à les écouter
un tremblement inconnu
s’empare de mes mains
ma seule réponse :
un rempart d’écume.*
Je me souviens
l’horizon enlaçait notre lit
d’un cercle blancUn voyage
la boucle de nos brasNous naviguions sans carte
entre les golfes
le vent épuisait notre souffleÀ quoi servait
de compter les jours
sur les cordes de la voile ?
/…/
Ancrés , éditions Rhubarbe, décembre 2016.
Comment nous nommer
dans notre langue de ciel
et d’eauNous qui n’existons les uns
que par les autres ?Tous les mots seraient bons
s’ils disaient la patience
l’humble ténacité des faibles.*
Reculer les lignes
les avancer
sables mouvants sous les piedsGagner encore
même si nous montons
même si nous tombonsRésister pour la part de nous
enfouie sous les eaux
Les fossiles pétrifiés
à l’intérieur des bouches*
Ne rien posséder
que sa présenceNe rien faire qu’être là
Entretenir l’écart salutaire
qui laissera des poissons
dans les arbres
et des fruits dans les algues.
Urbaine , Livre d’artiste avec le plasticien Francis Rollet, CMJN éditions, octobre 2015.
On court sur les passerelles. Des milliers de points tracent entre deux mondes leur part absente.
Parfois le mouvement se fait pensée. Vibration d’abîme où se tissent d’invisibles cordes. Comment savoir entre la chute et l’avancée ?Les lignes se croisent, s’imbriquent, découpant l’espace en autant de fragments. Tout semble départ, traces et résolution de traces dans l’air.
Des fils se tendent au-dessus des arches ? désir ou interrogation ? on pourrait les relier d’une main que le mouvement n’en serait pas rompu.
On court, on court, au flux de la vie, comme s’il existait quelque chose de plus pressant que la vie. L’empreinte de cette course est-elle ce que nous cherchons ?
/…/
Insondable, Livre d’artiste sur une gravure de Danielle Péan Le Roux, juin 2015, L’Œil de la Méduse.
Descendre
au plus près
de ce qui commence
sans rien savoir
ni du début
ni de la finSuivre un réseau
- ou un autre ?un écheveau mouvant
qui inaugure
ses propres loisUne fibre
un filament
presque rienAvancer relier
explorer
le fond du fond
le fond sans fondQuelque chose
qui vient d’avant/…/
Le temps d’ici , éditions Rhubarbe, mars 2013. Prix de poésie des Écrivains Bretons 2014.
Échappée de bleu
ou éclair sur la nuqueNous respirons
le seuil d’un monde
ouvert à toutes les voixEt cependant
une seuleL’amour travaille
à plus grand que lui.*
Nous aimons toujours pour la première fois
l’œil plein d’un premier soleil à venirLe réel nous soulève au-dessus des herbes
là où viennent boire les bêtes
du cœur des sourcesUne coulée d’air nous retient
entre deux visages
comme une parole en route vers la mer.Nous aimons toujours pour la première fois.
*
Ta voix est cet espace
où tremble la fleur de rienElle pourra mourir
entre deux souffles
comme on pousse une porte
machinalementRien n’aura changé
l’air qui passe
est plus léger
que les mots.
Quelques roses pour ton jardin, Atelier de Groutel, tirage limité sous presse typographique, 2011.
Écoute
tout ici parle
pour la douceurLa fleur se cherche un nom
sur une couleur du cielLa source a un parfum
d’herbe neuveLe jour peut naître
d’une parole très claire
sur la peauTout se tient
près du premier souffle.*
Je la vois
à l’intérieur de sa chair
amour dont le silence
est la seule parureLa nuit l’enveloppe
sans la cerner
comme une main
le ferait d’un visageAu matin
elle donne ce qu’elle est
sans effusion
comme on respire.*
Toi qui rêves
de confondre la lumière
pense à la chair miraculeuse
des rosesA l’éclair blanc
qui traverse la pierre
en plein midiPense à l’enfance des corps
dans la joie de l’airA tout ce qui brûle d’éclore
dans l’espace entrouvertUn feu s’allume
au bord de ta maisonInvente un seuil
à sa mesure.
Le fil des jours, éditions Donner à voir 2007, œuvres de Xureli.
Vendez-moi
des graines de silence
à faire germer dans la profondeur
des chambresVendez-moi
le temps dormant des feuilles
et les chemins de force
où surprendre la lumièreLe pas doux du cheval
en travers de la route
Ses sabots de fer à même le cœur
comme une cognéeVendez-moi
du silence par paquets
je vous paierai
en monnaie de paille
en souffle heureux.*
Le temps travaille
à la douceur des choses
contre la dureté de l’heure
la sécheresse coutumièreLa parole envahit
ses chemins de force
et de faiblesse
partout où s’aventure la vieSache-le
le cœur perméable
se nourrit du temps légerEt l’amertume
entre les parois de l’air
reste la part des anges.*
in Sept poèmes à SchéhadéOn nous a parlé de toi
sur une hauteur très douceUne étoile nous avait reconnus
comme elle attendait l’aubeElle descendait vers le jour
reliant les roses
et les cous sans sommeil.*
Tu as aimé ce songe
comme un éclair d’oiseau
entre tes mainsMais les ailes ont passé
la ligne des grands arbresUne étoile attend
sa patience a la couleur
d’un feuillage.
Grains de lumière, l’épi de seigle, 1999, réimpression 2012, dessins de Xureli.
La lumière voyage
de place en place
d’où venue ?Circule dans nos corps
aussi loin que s’ouvre la vie
l’espace est si grand
entre nos yeuxS’il n’a pas de nom
nous le baptiserons
de la couleur du feu
sur l’eau.*
Tu aimes cet instant
où s’ouvre pour toi
l’espace d’un jardinEt cette montée
de l’herbe à tes pieds
comme un appel de la lumièreTa tête est dans l’air
parmi les feuillagesLeur souffle te mène
où tu ne sais aller.
Herbes, poèmes, éditions Donner à voir, 1995, dessins de Xureli.
Un galop
d’herbe verte
parmi les paillesTout le pré
pris au lasso.*
Le soleil est si vert
dans l’herbe nouvelle
l’oiseau n’a pas dormiLe désir ouvre ses ailes
dans la lumière docileEt le jour croît
de la parcelle d’un songe.*
Les seuils ont viré bleu
sous la fumée des oragesLa terre à bout de source
nous attend
nous tend ses lacetsEt partout sur les seuils
la sandale sèche du désir.
BIBLIOGRAPHIE POÉSIE
- Le sein de la terre, prix Maram al Masri, La Lucarne des écrivains, œuvres de Véronique Durruty. Printemps 2018
- Ancrés, éditions Rhubarbe, décembre 2016, gravures de Danielle Péan Le Roux.
- Le temps d’ici, poèmes, éditions Rhubarbe, mars 2013. Prix de poésie des Écrivains Bretons 2014, œuvres de Xureli.
- Quelques roses pour ton jardin, Atelier de Groutel, tirage limité sous presse typographique. 2011.
- Le fil des jours, poèmes, éditions Donner à voir, 2007, œuvres de Xureli.
- Grains de lumière, l’épi de seigle, 1999, réimpression 2012, œuvres de Xureli.
- Herbes, poèmes, éditions Donner à voir, 1995, œuvres de Xureli.
Livres d’artistes
- Urbaine, avec le plasticien Francis Rollet, CMJN éditions, octobre 2015.
- Insondable, sur une gravure de Danielle Péan Le Roux., juin 2015, LŒil de la Méduse.
- Deux faces pour l’éveil du monde, avec le plasticien Francis Rollet, L3V, mt-galerie. Juin 2014.
- Que retenir qui s’échappe, avec la plasticienne Choupie Moysan, L3V, mt-galerie. Juin 2014.
- Entre-deux, Livre pauvre avec la collagiste Ghislaine Lejard, L3V, MT-galerie. Décembre 2013.
Ouvrages collectifs et anthologies
- Au fond de nos yeux, Yvon Kervinio L’Aventure Carto, mars 2017.
- Différentes anthologies thématiques éditées par Donner à Voir depuis 1986, dont Arbre(s), printemps 2016.
- Imagine & Poesia, 2015, 2016.
- Anthologie américano-coréenne, Barkan, USA. Automne 2015.
- Xavier Grall parmi les siens, ouvrage collectif sous la direction de Jacques Basse, Éditions Rafael de Surtis, 2013
- Poètes de Bretagne, anthologie de Charles Le Quintrec, Collection La petite vermillon, La Table Ronde, 2008.
- Chemin des Poètes 2009, Printemps de Durcet.
- Visages de poésie, Anthologie Tome 4, Portraits au crayon & Poèmes dédicacés de Jacques Basse, Rafaël de Surtis Editeur, 2009
- Zeit zum Leben / Le temps de vivre, 21 poètes de Bretagne, traduction en allemand de Rüdiger Fischer (Choix de Herri Gwilherm Kerouredan, Postface de Nicole Laurent-Catrice), Éditions En Forêt / Verlag Im Wald, 2010)
- L’école des poètes, Le Livre de poche jeunesse, Hachette 1990.
Publications en revues
Souffles, Rétroviseur, Décharge, Verso, Spered Gouez, Les Cahiers du Sens, Les Cahiers de la rue Ventura, Interventions à Haute Voix, Tas de mots, arpa, Carré, Traversées, Hopala, Paysages écrits, Levure littéraire, Étoiles d’encre, Harfang, Kahel, Ce qui reste, Recours au poème, Terre de femmes, Sémaphore, Immagine et poesia, Harfang, Maëlstrom, 17 secondes, L’Abat-jour, Revue audio Elaïg, Cabaret, I Rouge, etc.
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