Dame seca la sed para invocarte olvido. El coro de las cosas entona su reclamo. Se acercan en bandadas los ruidos de los hombres. A través del balcón resplandece la tarde. __________________ Dame Para siempre renuncio a la certeza. |
Donne-moi la soif pour t’invoquer oubli. Le cœur des choses t’appelle. S’approchent ensemble les bruits des hommes. Traversant le balcon resplendit l’après-midi. __________________ Donne-moi Pour toujours je renonce à la certitude. |
__
La tarde es una larga conspiración de sombras. Alza voces remotas. Asalta la morada de los ídolos. Incendia un corazón como un paisaje. Arrasa anega ciega y la noche al acecho. |
L’après-midi est une longue conspiration d’ombres. Elle élève des voix lointaines. Elle assaillit la demeure des idoles. Elle incendie un cœur comme un paysage. Elle dévaste elle inonde elle aveugle et la nuit est à l’affût. |
__
No sabe del dolor la piedra que golpea. No la estremece el grito ni acaricia la mano que la lanza. Obedece a su peso y al deseo del aire. __________________ Mineral es mi voz. Hambriento corazón qué puedo darte. |
Ne sait rien de la douleur la pierre qui heurte. Le cri ne la bouleverse pas ni ne la caresse la main qui la lance. Elle obéit à son poids et au désir de l’air. __________________ Minérale est ma voix. Cœur affamé que puis-je te donner. |
__
No limpian las palabras. Alumbran una isla en el lugar del miedo y extienden una rama al paso de los pájaros. Acogen cuanto nace del hambre de las cosas y mueren en sielencio. Pero su amor no limpia. Como no limpia el llanto el rastro |
Ils ne purifient pas les mots. Ils mettent en lumière une île dans le lieu de la peur et tendent une branche au passage des oiseaux. Ils recueillent tout ce qui naît de la faim des choses et meurent en silence. Mais leur amour ne purifie pas. Comme ne purifie pas les pleurs le fait |
Ada Salas est née à Cáceres en 1965. Elle a publié les livres de poésie suivants :
- Arte y memoria del inocente / Art et mémoire de l’innocent (1988, éd. Université
d’Extrémadure, Prix Juan Manuel Rozas), - Variaciones en blanco / Variations en blanc (1994, éd. Hiperión, Prix Hiperión),
- La Sed / La Soif (1997, éd. Hiperión),
- Noticia de la luz / Nouvelle de la lumière (2003, éd. Ecole d’art de Mérida),
- Lugar de la derrota / Lieu de la défaite (2003, éd. Hiperión),
- Esto no es el silencio / Ceci n’est pas le silence (2008, éd. Hiperión, Prix Ville de Córdoba),
- No duerme el animal / L’animal ne dort pas (2009, éd. Hiperión)
puis en 2010, en collaboration avec le peintre Jesús Placencia, Ashes to Ashes / De cendres à cendres (Editions Régionales d’Extremadure). En outre, elle a publié un livre de proses autour de l’écriture poétique Alguien aquí / Quelqu’un ici (éd. Hiperión, 2005) et un essai El margen, el error, la tachadura / La marge, l’erreur, la rature (2011, éd. Diputación Provincial de Badajoz, Prix de l’essai Fernando Pérez).
Vient de paraître en 2013 ce qui est son dernier livre de poésie pour l’heure Limbo y otros poemas / Limbe et autres poèmes, aux éd. Pre-Textos.
Voir la page d’auteur de Jean Gabriel Cosculluela sur Terre à ciel
Dans ce même numéro, un livre d’artiste co-créé par Jean Gabriel Cosculluela et Sylvie Deparis